Ils avaient quitté Paris, Lyon ou Toulouse pour vivre au plus près de la nature, loin du bruit et du stress.
Mais en s’installant dans ce petit village de Slovénie, au cœur des Alpes juliennes, plusieurs jeunes Français racontent un quotidien bien plus rude qu’ils ne l’imaginaient.
Entre isolement, barrière linguistique et rythme de vie radicalement différent, l’expérience vire parfois à la désillusion.
Un coin de paradis… en apparence
La Slovénie attire depuis quelques années des Français en quête de simplicité. Et certains vont encore plus loin : ils s’installent dans des villages reculés, où le calme règne en maître.
« Je rêvais de potager, de chèvres, de feu de bois… J’ai trouvé tout ça. Mais j’étais à mille lieues de ce que ça implique réellement », raconte Julie, 29 ans, venue de Bordeaux.
Dans ce village de 87 habitants, niché à deux heures de Ljubljana, on vit au rythme des saisons. Pas de supermarché, pas de bus. Le Wi-Fi, lui aussi, est capricieux.
Ce qui attire ces néo-ruraux français :
- Des maisons bon marché (parfois à moins de 40 000 €)
- Une nature exceptionnellement préservée
- Un coût de la vie globalement plus bas qu’en France
- Une communauté locale solidaire, mais discrète
Mais derrière la carte postale, la réalité quotidienne est bien plus exigeante.
Le choc culturel : une surprise pour beaucoup
Si l’accueil slovène est généralement cordial, l’intégration n’est pas automatique.
« Les gens sont gentils mais réservés. Et si vous ne parlez pas slovène, vous êtes vite exclu de tout », confie Théo, 32 ans, installé depuis 2022.
Ce que découvrent les Français après quelques mois :
- Le rythme de vie lent, voire immobile en hiver
- L’absence de services de proximité (santé, poste, écoles)
- Peu de jeunes locaux, beaucoup sont partis en ville
- Une culture marquée par la sobriété et l’autonomie
En janvier, un couple installé depuis six mois a même décidé de faire marche arrière, incapable de s’adapter à l’isolement et à la rudesse de l’hiver.
Tableau comparatif : France vs village slovène
| Éléments de vie courante | France (zone rurale) | Village isolé en Slovénie |
|---|---|---|
| Accès à un médecin | 10–15 min | Parfois + d’1h de route |
| Internet | Bonne couverture 4G | Très limité, voire inexistant |
| Courses alimentaires | Supermarché à 10 km | Épicerie à 25–30 km |
| Transports publics | Bus / TER | Aucun ou 1 bus par jour |
| Vie sociale / cafés | Bars, assos locales | Très peu d’animation |
Rester ou repartir ? La question que beaucoup se posent
Certains finissent par s’adapter, mais beaucoup reconnaissent qu’ils ne s’attendaient pas à une transition aussi abrupte.
« C’est une école de la patience. On apprend à vivre avec peu, à dépendre de soi », dit Camille, qui vit sans voiture ni chauffage central.
Conseils de ceux qui restent :
- Venir d’abord quelques semaines en hiver, pas seulement l’été
- Apprendre les bases du slovène avant d’emménager
- Accepter de renoncer à certaines commodités
- Ne pas idéaliser le « retour à la nature »
Ce petit village slovène n’a rien d’un havre touristique.
Mais pour ceux qui résistent à l’isolement, il offre une vie rare : authentique, rude et silencieuse.
Un mode de vie que l’on choisit – ou que l’on subit.
