Bord de mer, loyers inaccessibles : ici, les habitants n’ont plus les moyens d’y vivre à l’année

C’était autrefois un petit paradis pour ses habitants : un port de pêche pittoresque, des plages familiales, une vie paisible hors saison.
Aujourd’hui, ce village du littoral atlantique a changé de visage. Les loyers ont flambé, les résidences secondaires se multiplient, et vivre ici à l’année est devenu un luxe que beaucoup ne peuvent plus se permettre.

Un marché immobilier qui s’envole

En dix ans, le prix des locations a presque doublé.
Les maisons de pêcheurs, autrefois habitées par des familles locales, sont désormais louées à la semaine aux vacanciers pour des sommes astronomiques.

“On m’a demandé 950 € pour un studio de 20 m²… et c’est hors saison ! En été, c’est presque le double”, raconte Pauline, née ici et contrainte de partir à 15 km pour se loger.

Selon la mairie, plus de 60 % des logements du centre sont désormais des résidences secondaires ou des locations saisonnières, via des plateformes comme Airbnb.

Une population permanente en recul

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en vingt ans, le nombre d’habitants permanents a chuté de près de 30 %.
Les jeunes partent faute de trouver un logement abordable, les écoles ferment des classes, et les commerces hors saison peinent à survivre.

AnnéeHabitants permanentsRésidences secondaires (%)
20042 80032 %
20241 96061 %

“C’est devenu une station balnéaire à l’année. Mais sans habitants à l’année, un village meurt lentement”, alerte un conseiller municipal.

Les habitants contraints à l’exil… ou à la colocation

Face à cette situation, certains acceptent de longs trajets quotidiens pour rester proches de leur commune d’origine. D’autres optent pour la colocation, même après 40 ans, faute d’alternative.

Les associations locales réclament des quotas sur les locations saisonnières et des aides pour les familles et les travailleurs essentiels, comme les soignants ou les enseignants.

Les commerçants partagés

Pour les restaurateurs et boutiques de souvenirs, l’afflux touristique est une manne financière. Mais pour les commerces de proximité, c’est une autre histoire.

“L’été, on vend beaucoup, mais l’hiver on se retrouve seuls. Si les locaux partent tous, qui fera vivre le village en janvier ?” s’inquiète la gérante d’une petite épicerie.

Une situation qui s’étend

Ce village n’est pas un cas isolé. Du Pays Basque à la Bretagne, en passant par la Côte d’Azur, la tension immobilière dans les communes touristiques s’aggrave.

Certaines villes ont déjà instauré un encadrement des loyers ou une taxation plus forte des résidences secondaires.
Reste à savoir si ces mesures suffiront à rendre à ces villages leur âme d’antan… et à y maintenir une vie à l’année.

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