Les habitants de Biarritz veulent limiter les locations touristiques dès 2026

Depuis plusieurs années, Biarritz, perle de la côte basque, fait face à une prolifération des locations touristiques. Cette tendance, bien que bénéfique pour l’économie locale, a engendré une pénurie de logements pour les résidents permanents. Face à cette situation, les habitants et les autorités locales envisagent de renforcer les mesures dès 2026 pour limiter ces locations saisonnières.

Un contexte tendu

La ville de Biarritz a vu le nombre de meublés touristiques exploser ces dernières années. En 2022, la taxe de séjour reversée par Airbnb à la municipalité a atteint un million d’euros, témoignant de l’ampleur du phénomène. Cependant, cette manne financière s’accompagne d’une raréfaction des logements disponibles pour les habitants, exacerbant la crise du logement.

Des mesures déjà en place

Depuis le 1ᵉʳ mars 2023, la Communauté d’Agglomération du Pays Basque (CAPB) a instauré une réglementation stricte pour encadrer les locations saisonnières. Les propriétaires souhaitant louer un bien en meublé touristique doivent désormais compenser en mettant sur le marché un autre logement à l’année, de surface équivalente et situé dans la même commune.

Des infractions persistantes

Malgré ces mesures, de nombreux propriétaires tentent de contourner la réglementation. Certains déclarent leur résidence secondaire comme principale pour échapper aux obligations de compensation. En 2023, plus de 1 000 changements de statut ont été recensés à Biarritz, dont 220 déclarations manifestement frauduleuses à Hendaye.

Vers un durcissement en 2026

Face à ces contournements, les habitants de Biarritz et les autorités locales envisagent de renforcer les mesures dès 2026. Parmi les pistes envisagées :

    • Réduction du nombre de jours autorisés pour la location de résidences principales, passant de 120 à 90 jours par an.
    • Augmentation des amendes pour les propriétaires en infraction, pouvant atteindre 20 000 euros.
    • Renforcement des contrôles et des moyens alloués à la détection des fraudes.

Comparaison avec d’autres villes

Biarritz n’est pas la seule ville à faire face à cette problématique. Voici un tableau comparatif des mesures prises par différentes communes françaises :

Ville Mesure principale Date d’application
Paris Plafonnement à 90 jours de location par an pour les résidences principales Novembre 2024
Toulouse Quotas par quartier, limitant à 1% des logements en location saisonnière 2025
Nantes « Permis de louer touristique » limité à 500 nouvelles autorisations par an 2025
Strasbourg Zonage complexe avec interdictions et limitations selon les quartiers 2025
Biarritz Compensation obligatoire par la mise en location d’un autre bien à l’année Mars 2023

Témoignages locaux

Maud Cascino, adjointe à l’urbanisme de Biarritz, affirme :

« Nous voulons montrer que l’on est là, que l’on ne lâche pas. Un exemple, voire deux, voire trois, montreront qu’il y a des règles, qu’il faut les respecter et qu’il existe d’autres voies que la location Airbnb. »

Un propriétaire concerné par ces mesures déclare :

« Depuis les nouvelles réglementations, à Biarritz, on a perdu la moitié de notre business. »

Ces témoignages illustrent la tension croissante entre les intérêts économiques liés au tourisme et le besoin de logements pour les résidents permanents.

En somme, la situation à Biarritz reflète un équilibre délicat entre l’attractivité touristique et la qualité de vie des habitants. Les mesures envisagées pour 2026 visent à préserver cet équilibre, tout en répondant aux défis posés par la prolifération des locations saisonnières.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *