US Think Tank Rand a appelé l’US Air Force (USAF) à étendre les accords de service croisé avec des alliés européens à l’appui de la stratégie de l’emploi de combat agile (ACE).
ACE envisage des avions et des avions alliés opérant à partir de bases dispersées pour compliquer le ciblage ennemi. Rand, dans un récent rapport axé sur le Lockheed Martin F-16 et le F-35, soutient qu’une plus grande interopérabilité au niveau de maintenance est essentielle pour rendre ACE viable. L’étude avertit que l’ACE exerce une pression importante sur le personnel de l’USAF, rendant la dépendance à l’égard des agents alliés plus efficaces dans certains scénarios.
Des progrès ont été réalisés avec le F-35. Un changement de politique en 2023 a ouvert la voie à un service croisé non supervisé par le personnel britannique, tandis que la Norvège a également démontré la maintenance sur les avions américains. Pourtant, les obstacles restent dans le chargement des armes et les inspections, qui nécessitent des modifications techniques et un alignement plus proche des procédures.
Le rapport souligne que le F-16, combattant le plus exploité de l’OTAN, présente un défi différent en raison de la diversité des variantes du service européen. Les flottes vont des premiers blocs 10/15 au bloc plus avancé 30/50/52 et le dernier bloc 70.
Alors que la Belgique, le Danemark et la Roumanie retireront leurs F-16 en faveur du F-35, de la Grèce et de la Pologne continueront à exploiter les deux types. La Bulgarie et la Slovaquie ont aligné le bloc 70-standard F-16 mais ne sont pas des clients F-35, tandis que la Turquie vole 243 F-16 sur plusieurs blocs.
Ce patchwork complique la formation, le partage technique de données et l’équipement de l’entretien. RAND cite les systèmes d’oxygène comme exemple: les nations avec des F-16 plus récentes équipées d’une génération d’oxygène embarquée ne peuvent pas supporter des avions plus anciens qui dépendent de l’oxygène liquide, et vice versa.
L’étude met également en évidence l’incertitude dans l’utilisation de l’équipement de soutien aux partenaires, contrainte par des ordres techniques stricts et des pratiques incohérentes. Rand conclut que l’USAF doit définir les capacités de maintenance des partenaires, les intégrer dans la planification bilatérale et répéter les procédures par le biais d’exercices conjoints pour réaliser «l’interopérabilité de zéro jour» en cas de guerre.
«La négligence de tester désormais un équipement de soutien à la nation partenaire pourrait quitter (une USAF) unité de vol moins préparée à répondre le jour zéro», explique Rand.