Airbus Helicopters a étendu sa présence dans le secteur des systèmes aériens tactiques sans équipage (UAS), après avoir intégré plusieurs produits précédemment promus par sa société sœur Airbus Defence & Space.
Récemment conclu, le transfert organisationnel a amené trois nouveaux systèmes sous le contrôle d’Airbus Helicopters : les plates-formes à voilure fixe Aliaca et Capa-X développées par Survey Copter, et le Flexrotor à décollage et atterrissage verticaux (VTOL). Ceux-ci se trouvent désormais sous son VSR700 : un développement sans équipage de l’hélicoptère léger Guimbal Cabri G2.
« L’objectif est d’avoir une interface unique pour nos clients lorsqu’ils souhaitent parler de drones tactiques, car la plupart d’entre eux peuvent être complémentaires », a déclaré le 14 octobre Victor Gerin-Roze, responsable des programmes UAS d’Airbus Helicopters, aux journalistes sur son site de production de Marignane, près de Marseille.
Avec une masse maximale au décollage (MTOW) de 25 kg (55 lb), y compris une charge utile de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR) totalisant jusqu’à 3 kg, le véhicule Aliaca est actuellement en cours d’adaptation pour ajouter une capacité VTOL.
Le MTOW VTOL Capa-X de 120 kg, qui peut transporter une charge utile ISR ou cargo de 20 kg, est en passe d’entrer en service dans la marine française « très prochainement », indique Gerin-Roze.
Le Flexrotor, quant à lui, est une plate-forme de classe 25 kg avec une capacité de charge utile de 8 kg. Un système – composé de trois véhicules aériens et d’un poste de contrôle au sol – a été déployé à bord d’une frégate de la marine allemande lors du récent exercice REPMUS de l’OTAN.
Nouvellement propulsés par un moteur à fioul lourd Pratt & Whitney Canada PT6 pour le déploiement maritime, les Flexrotors ont accumulé plus de 50 heures de vol dans le cadre de l’activité, dont une sortie de plus de 10h.
Airbus Helicopters a également mené récemment des travaux de développement pour ajouter des fusées guidées logées dans des pods à son VSR700, mais n’a actuellement aucun projet de campagne de tir. Il propose également d’équiper la plate-forme MTOW d’environ 750 kg d’un radar de recherche maritime et de la capacité de déployer des bouées sonores légères.
« Nous disposons déjà de différentes versions, qui nous permettent de transformer cela en une plateforme multi-missions utilisable par les forces armées », précise-t-il. « C’est un exemple parfait de drone qui sera développé pour des missions ennuyeuses, sales et dangereuses. »
L’entreprise cite une autonomie de fonctionnement de 8 heures pour ce type tout en transportant une charge de 100 kg, mais la conception est capable de soulever plus de 150 kg.
Paris a sélectionné en juin 2025 le VSR700 pour sa marine Exigence SDAMqui recherche un système VTOL sans équipage pour une utilisation à bord de ses frégates. « Nous discutons de la possibilité de prendre la première commande », déclare Gerin-Roze à propos des négociations contractuelles en cours avec la DGA, la DGA.
En plus d’élargir la gamme de produits de l’entreprise, Bruno Even, PDG d’Airbus Helicopters, affirme que son offre renforcée d’UAS « accélérera également la coopération entre drones et hélicoptères grâce à notre solution HTeaming ».
Cette capacité d’association avec ou sans équipage – ou CUC-T – devrait être intégrée à l’ensemble de sa gamme de giravions militaires.
Plus tôt cette année, l’entreprise a participé à une démonstration pour la marine espagnole combinant les opérations d’un hélicoptère H135 avec un UAS Flexrotor. Et au salon aéronautique de Paris en juin, elle a annoncé qu’elle mènerait un essai CUC-T similaire avec le Flexrotor pour Client H225M Singapour.
Plus récemment, l’un des hélicoptères de transport NH90 de l’armée espagnole, NH Industries (NHI), a testé le lancement d’un drone Arquimea Q-Slam-40. Réalisée fin septembre, cette opération impliquait qu’un exemplaire stocké dans un tube – monté verticalement à l’intérieur de la cabine du giravion – soit largué par une trappe au sol qui est habituellement utilisée pour surveiller les opérations de crochet de chargement.
Un tel véhicule pourrait être utilisé depuis l’hélicoptère pour des tâches ISR ou pour servir de munition errante sur le champ de bataille.
S’exprimant également à Marignane, le président du NHI, Axel Aloccio, a déclaré qu’un essai similaire serait réalisé en France au début de l’année prochaine. Il note que le NH90 pourrait à l’avenir également être utilisé pour déployer des effets de lancement aérien (ALE) et des systèmes sans pilote plus grands s’il est équipé d’une aile de transport de magasins lourds.
Gerin-Roze affirme que la prochaine étape du parcours CUC-T consistera à démontrer la capacité d’un membre d’équipage à piloter un véhicule sans pilote à l’aide d’une tablette contrôleur, ce travail – prévu pour 2026 – impliquant également un pilote de sécurité.
D’ici deux à trois ans, Airbus Helicopters souhaite disposer d’une solution intégrée qui permettra aux pilotes de gérer les opérations avec plusieurs UAS ou ALE déployés.
Pendant ce temps, Airbus Helicopters continue de surveiller la demande du Corps des Marines des États-Unis de déployer une plate-forme de connexion logistique aérienne, pour laquelle il propose un dérivé sans équipage du UH-72B Lakota de l’armée américaine basé sur un H145. Un version autonome du bicylindre léger serait capable de transporter une charge allant jusqu’à 2 tonnes.
Notamment, après le départ de son portefeuille d’UAS tactiques légers, Airbus Defence & Space reste responsable du système Eurodrone à moyenne altitude et longue endurance – en développement pour la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne – et du véhicule SIRTAP développé par Airbus Espagne.