Ce monument célèbre est victime de son succès : les autorités envisagent de le fermer aux touristes une partie de l’année

Il trône depuis des siècles au sommet d’une colline, surplombant une ville parmi les plus visitées d’Europe.

Mais aujourd’hui, le Parthénon, à Athènes, est victime de sa propre renommée.

Le flot incessant de touristes met en péril ce joyau antique.
Face à l’urgence, les autorités grecques envisagent une décision radicale : limiter l’accès plusieurs mois par an.

Une fréquentation qui bat tous les records

Avec près de 4 millions de visiteurs en 2023, le site de l’Acropole vit un afflux sans précédent.

Certains jours, plus de 23 000 personnes gravissent la colline sous un soleil écrasant, foulant les pierres fragiles du Parthénon.

« C’est devenu invivable. Il n’y a plus aucun moment de calme, même en basse saison », confie Eleni, guide touristique depuis 12 ans.

Cette surfréquentation ne menace pas seulement l’expérience des visiteurs : elle accélère aussi l’érosion du site classé par l’UNESCO.

Pourquoi envisager une fermeture temporaire ?

Le ministère grec de la Culture a lancé un audit environnemental et structurel.

En parallèle, une mesure test est à l’étude pour 2025 : fermer totalement le site durant les mois les plus chauds (juillet et août), ou instaurer des créneaux horaires avec quotas stricts.

Parmi les raisons avancées :

  • Risques accrus de chute sur les surfaces lissées
  • Échauffement extrême du marbre (jusqu’à 60°C au sol)
  • Usure accélérée des escaliers antiques
  • Saturation des accès et files d’attente dangereuses

Avant / Après : ce que change la surfréquentation

CritèreIl y a 10 ansAujourd’hui
Visiteurs annuels~1,2 million+4 millions
Délai d’attente à l’entrée5 à 10 minutesJusqu’à 2 heures
Température moyenne d’été32°C38°C avec pics à 43°C
Nombre de créneaux par jourEntrée libre16 créneaux de 3 000 personnes (2024)

Une décision qui divise les locaux

Si les scientifiques et conservateurs soutiennent une fermeture partielle, certains commerçants du quartier historique s’inquiètent.

« On vit du tourisme. S’ils ferment en été, c’est la moitié de notre chiffre d’affaires qui s’envole », déplore Kostas, gérant d’un café depuis 30 ans.

Mais pour d’autres, la préservation du site passe avant tout :

« Que restera-t-il à montrer dans 20 ans si tout s’effondre ? », alerte une archéologue du musée de l’Acropole.

Vers un tourisme plus respectueux du patrimoine ?

Ce cas n’est pas isolé. D’autres sites envisagent aussi des mesures similaires :

  • Cinque Terre (Italie) : quotas de visiteurs journaliers
  • Machu Picchu (Pérou) : accès limité à certaines zones
  • Venise : billet d’entrée obligatoire dès 2024

Faut-il repenser complètement notre façon de visiter les sites historiques ?

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