Avec son coût de la vie réduit, ses paysages spectaculaires et son climat agréable, le Portugal figure parmi les destinations préférées des Français souhaitant s’expatrier ou passer leur retraite.
En 2024, plus de 35 000 ressortissants français y vivaient officiellement, selon les données du ministère des Affaires étrangères. Mais derrière cette tendance en plein essor, tout le monde ne s’y adapte pas.
Car si la douceur de vivre portugaise séduit au premier abord, le choc culturel peut vite devenir un frein pour certains.
Un rêve souvent lié au coût de la vie
Pour beaucoup, le calcul est simple : loyers plus bas, fiscalité avantageuse pour les retraités, climat ensoleillé toute l’année… Le Portugal semble avoir tous les atouts.
À Lisbonne, Porto ou Faro, les Français sont de plus en plus nombreux à investir dans l’immobilier ou à s’installer à l’année.
Dans les petites villes et zones rurales, le prix d’une maison avec jardin reste souvent inférieur à 150 000 €, soit deux à trois fois moins qu’en France.
“On a acheté une maison en Algarve pour le prix d’un petit appartement en banlieue parisienne”, témoigne Caroline, 62 ans, fraîchement installée.
Les premières difficultés apparaissent
Pourtant, après quelques mois, certains expatriés déchantent.
Car vivre dans un pays étranger ne se résume pas à profiter du soleil et des terrasses.
Les points de friction les plus cités :
- Le rythme de vie plus lent : administrations, services, travaux… tout prend plus de temps qu’en France
- La barrière de la langue : beaucoup de Portugais parlent anglais, mais peu maîtrisent le français
- Les différences culturelles : horaires décalés pour les repas, convivialité bruyante, rapports au temps et à la ponctualité différents
“Au début, on trouve ça charmant. Puis quand il faut attendre trois semaines pour un rendez-vous administratif, ça devient compliqué”, explique Jean, 54 ans, installé à Braga.
Un contraste fort avec la vie en France
Le choc culturel est parfois amplifié par l’image idéalisée véhiculée par les réseaux sociaux ou les articles vantant la “dolce vita” portugaise.
Certains repartent au bout d’un an, déçus par une réalité moins lisse que prévue.
| Aspect de la vie | France | Portugal |
|---|---|---|
| Horaires repas | 12h30 / 19h30 | 13h30-14h / 21h-22h |
| Administration | Procédures rapides en ligne | Déplacements fréquents en mairie |
| Coût d’un repas au resto | 15-20 € | 8-12 € |
| Délais travaux | Souvent planifiés | Plus flexibles, moins pressés |
Ceux qui restent… et ceux qui repartent
Malgré ces différences, beaucoup d’expatriés finissent par s’adapter et même à apprécier ce rythme plus détendu.
Pour d’autres, le retour en France devient inévitable, faute de réseau social ou de repères.
“On s’habitue aux horaires, on apprend à parler portugais, et on finit par comprendre que c’est un autre mode de vie. Mais il faut être prêt à changer soi-même, pas seulement changer de pays”, résume Caroline.
