Ce petit port breton est victime de son succès : les habitants réclament une pause touristique

Chaque été, ce petit port pittoresque du Finistère se remplit de visiteurs venus admirer ses bateaux colorés, ses maisons blanchies à la chaux et sa crique préservée. Mais cette année, quelque chose a changé : pour la première fois, les habitants demandent ouvertement une pause.

Entre saturation, hausse du coût de la vie et nuisances sonores, le charme du lieu tourne à l’asphyxie pour ceux qui y vivent à l’année.

Une affluence record

« On n’avait jamais vu ça, même en plein mois d’août », soupire Élise, boulangère depuis 20 ans dans ce village de 900 habitants.
Le petit port a vu sa fréquentation exploser : +47 % de passages piétons entre juin et juillet selon les données de l’office de tourisme local. TikTok et Instagram ont clairement joué un rôle.

« On est devenus une carte postale. Le problème, c’est qu’on y vit, nous, dans cette carte postale. »

Les ruelles sont désormais bloquées dès 10h du matin, les restaurants refusent du monde, et les parkings débordent sur les accotements. Une situation qui désespère les riverains, notamment les plus âgés ou ceux qui travaillent localement.

Une vie quotidienne bouleversée

L’école, la pharmacie, la petite épicerie : tous ces services voient leur fonctionnement perturbé.
Certains habitants disent devoir faire leurs courses tôt le matin ou tard le soir pour éviter la cohue.

Et les locations de courte durée ont bouleversé le tissu social. Plusieurs maisons de pêcheurs ont été rachetées ces deux dernières années pour être transformées en logements touristiques. Résultat : le prix des loyers a grimpé de 28 % en trois ans.

Un appel à la modération

En juillet, une réunion municipale a réuni plus de 150 habitants, un chiffre inédit.
Le mot d’ordre entendu dans toutes les prises de parole ?

“Ce n’est pas qu’on déteste les touristes. C’est juste qu’on n’a plus de place pour respirer.”

Parmi les idées évoquées :

  • Limitation du nombre de véhicules en haute saison
  • Interdiction des locations de type Airbnb dans le centre historique
  • Mise en place d’un quota journalier de visiteurs, comme à l’île de Bréhat

Une économie locale qui hésite

Le paradoxe, c’est que le tourisme fait vivre une grande partie du village : restaurants, artisans, commerces saisonniers. Beaucoup redoutent donc une baisse d’activité si des mesures trop restrictives sont prises.

Mais pour de nombreux habitants, la situation actuelle n’est plus tenable. Un compromis est recherché, entre préservation du cadre de vie et accueil raisonné.

“On ne veut pas devenir un deuxième Étretat. Il faut agir maintenant, pas dans dix ans.”

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