Dans le Haut-Jura, un petit village perché à plus de 1000 mètres d’altitude a pris une décision radicale : dire non aux locations saisonnières.
Alors que d’autres communes misent tout sur le tourisme, ici, les habitants veulent préserver une qualité de vie et un lien social devenus trop rares ailleurs.
“On ne veut pas devenir une station fantôme”
La décision a surpris. Pourtant, pour le maire et une large partie des habitants, c’était une évidence.
Depuis quelques années, la commune de moins de 500 habitants voyait des maisons se transformer en meublés touristiques, vides l’hiver, pleines à craquer l’été.
“Les volets sont fermés 10 mois sur 12, les voisins changent toutes les semaines… Ce n’est plus un village, c’est un décor de vacances”, résume Marie, habitante depuis 30 ans.
Le conseil municipal a donc voté une limitation stricte des nouvelles locations saisonnières, interdisant toute mise en location courte durée sans autorisation préalable.
Une mesure de plus en plus fréquente
Le Jura n’est pas une exception.
À travers la France, de plus en plus de communes rurales prennent des mesures similaires pour protéger leur tissu local.
| Commune | Type de mesure |
|---|---|
| Saint-Jean-de-Luz (64) | Encadrement des locations Airbnb |
| Le Mont-Dore (63) | Taxe majorée sur les résidences secondaires |
| Cette commune du Jura | Interdiction des nouvelles locations saisonnières |
Mais dans ce village jurassien, le choix est aussi philosophique.
Ici, on préfère une école ouverte plutôt qu’un gîte rénové, et un café vivant plutôt qu’un centre bourg désert en hiver.
“Ce n’est pas qu’on n’aime pas les touristes. On veut juste qu’ils soient de passage… pas qu’ils remplacent les habitants”, explique le maire.
Une économie locale à double tranchant
Évidemment, cette décision n’a pas fait que des heureux.
Certains propriétaires espéraient rentabiliser leur bien en le louant l’été, d’autres misaient sur une clientèle touristique pour faire vivre leurs commerces.
Mais les élus assument : “Préserver l’âme du village, c’est un choix à long terme. On veut éviter le piège de la mono-économie touristique.”
Et les habitants y trouvent leur compte.
Le tissu associatif est dynamique, l’école primaire a rouvert une classe, et les jeunes couples peuvent à nouveau trouver à se loger.
Le tourisme, oui… mais pas à n’importe quel prix
Le village continue d’accueillir les visiteurs, bien sûr.
Des randonneurs, des amoureux du silence, des familles attirées par la nature brute du Jura. Mais dans des hébergements gérés localement, de façon mesurée.
“On préfère dix touristes heureux et respectueux que cent qui viennent juste pour poster une photo”, glisse une commerçante du centre-bourg.
