Perché à plus de 1 000 mètres d’altitude, ce petit hameau des Alpes était en train de s’éteindre. Les maisons se vidaient, les commerces fermaient, et les jeunes partaient travailler ailleurs. Mais un pari collectif a tout changé : faire renaître le village en misant sur un tourisme écoresponsable et doux. Aujourd’hui, ce sont les randonneurs qui le font vivre.
Un hameau au bord de l’abandon
Il y a quelques années encore, ce hameau de montagne n’était fréquenté que l’hiver par quelques skieurs égarés. L’été, il restait désert, faute d’activités ou d’hébergements adaptés. Pourtant, le cadre était idéal : paysages préservés, silence absolu, faune sauvage.
« On a failli tout perdre. Il restait cinq familles à l’année, la mairie parlait de couper certains services », raconte Claire, installée ici depuis dix ans.
Le pari du tourisme nature
En 2019, un groupe d’habitants propose un projet un peu fou : transformer le hameau en étape pour les randonneurs, sans béton, sans voiture, sans constructions nouvelles. Juste en rénovant l’existant, en mettant en avant les chemins oubliés, et en créant un accueil simple, respectueux de l’environnement.
Un gîte ouvre dans une ancienne école. Puis un café associatif. Un maraîcher s’installe. Une boucle de randonnée est balisée, avec hébergements chez l’habitant et repas à base de produits locaux.
« L’idée, c’était de ne pas devenir un village-musée, mais un lieu vivant », explique Thomas, l’un des bénévoles du projet.
Un succès qui redonne vie au village
Très vite, le bouche-à-oreille fonctionne. Les randonneurs affluent, séduits par l’ambiance conviviale et l’absence de foule. La promesse est claire : venir ici, c’est revenir à l’essentiel.
“On est à mille lieues du tourisme de masse. Les gens arrivent à pied, partagent le dîner avec les habitants, dorment dans une chambre sans wifi. Et ils adorent ça”, sourit Claire.
Résultat : une école itinérante a rouvert deux jours par semaine, de nouveaux enfants sont arrivés, et trois maisons jusque-là abandonnées ont été rénovées.
Une économie locale relancée
Contrairement à d’autres formes de tourisme, l’argent reste ici entre les mains des habitants. Les gîtes sont tenus par des locaux, les repas sont cuisinés sur place avec des produits de la vallée, et les services sont partagés entre les membres du hameau.
Voici un aperçu des changements concrets observés depuis trois ans :
| Avant le projet (2019) | Aujourd’hui (2025) |
|---|---|
| 5 habitants à l’année | 18 habitants |
| Aucune activité touristique | 4 gîtes, 1 café, 1 atelier |
| Aucun commerce | Maraîcher, boulanger mobile |
| Aucune animation | Fête de village, ateliers nature |
Et maintenant ?
Le succès est là, mais les habitants restent prudents. Ils ont instauré un nombre maximum de visiteurs par semaine pour ne pas déséquilibrer le village.
« On ne veut pas devenir un spot à la mode. On veut juste que notre village vive, à son rythme », résume Thomas.
Dans ce coin reculé des Alpes, le tourisme a changé la donne. Pas en envahissant, mais en s’adaptant. Et si ce hameau était en train d’inventer une autre manière de voyager ?
