Top Aces a effectué ses premières sorties d’entraînement aérien contre des adversaires (ADAIR) pour le Canada en utilisant des Douglas A-4 Skyhawks modifiés avec des équipements comprenant un radar à balayage électronique actif (AESA).
Surnommée A-4 Advanced Aggressor Fighter (AAF), la plateforme « peut mieux reproduire les systèmes avancés d’un avion de menace quasi-égal », déclare Top Aces.
L’année dernière, l’entreprise a signé un contrat modifié de services d’entraînement aéroporté avec l’Aviation royale canadienne (ARC) pour une durée allant jusqu’en 2029. Son contrat initial comprenait la fourniture d’avions Dassault/Dornier Alpha Jets et de Bombardier Learjet 35 modernisés pour l’entraînement ADAIR.
« La première mission A-4 de l’AAF a eu lieu avec une formation d’Alpha Jets, effectuant un entraînement au combat aérien en soutien aux pilotes de CF-18 de l’ARC (Boeing) », indique l’entreprise.
BONNES LEÇONS
Depuis le 19 juin, deux AAF A-4 sont en service opérationnel au Canada, a déclaré à FlightGlobal James « Preston » Manning, vice-président de Top Aces – Canada. Jusqu’à présent, la nouvelle norme de jet « offre de très bonnes leçons aux pilotes de CF-18 », a-t-il ajouté.
« Nous disposons désormais d’une plateforme de menaces plus performante à leur présenter », dit-il, soulignant que la flotte de CF-18 subit actuellement sa propre mise à jour radar AESA.
Au cœur de l’offre de services sous contrat de l’entreprise se trouve son système de mission Advanced Aggressor (AAMS), qui a jusqu’à présent été intégré à l’A-4 et au Lockheed Martin F-16. Ce système à architecture ouverte peut prendre en charge l’utilisation d’autres technologies avancées, telles qu’un capteur de recherche et de poursuite infrarouge (IRST), une liaison de données tactique, un système de repérage monté sur casque et des fonctions d’attaque électronique (EA).
« Cela nous permet de faire évoluer notre offre en fonction des besoins de nos clients », explique Manning. « Nous pouvons proposer une sélection de capacités de mission pour répondre au mieux aux besoins et au budget de nos clients. »
La société a développé une installation IRST montée sur le nez de l’A-4 et utilisera un système hébergé dans une nacelle sur le F-16.
Depuis 2015, Top Aces fournit également des services de formation à l’adversaire à l’armée de l’air allemande en utilisant l’A-4 et l’Alpha Jet.
Manning décrit l’Alpha Jet – un type d’appareil utilisé par la société depuis près de 20 ans – comme le cheval de bataille de sa flotte d’entraînement à l’adversaire. « Nous avons mis en œuvre une série de mises à niveau importantes, mais il reste une plateforme subsonique avec des performances cinématiques réduites par rapport à l’A-4 ou au F-16 », dit-il.
« Je pense que l’Alpha Jet a sa place dans l’avenir, en particulier équipé de nacelles EA avancées, d’IRST, d’AAMS et de liaisons de données. Il ne sera pas le visage de première ligne de la force adverse, mais il peut fournir une quantité accrue de cibles qui volent en direct. Il peut être proposé à un bon rapport qualité-prix. »
En haut de son offre, l’entreprise soutient l’US Air Force avec des F-16. Seul opérateur commercial de ce type, Top Aces a jusqu’à présent acheté un peu moins de 30 exemplaires militaires retirés du service.
« Le F-16 offre des performances cinématiques combinées à une section radar plus faible qui permettent de mieux reproduire les menaces contre lesquelles nos clients souhaitent s’entraîner », explique Manning. « La menace de base est constituée de capteurs avancés en réseau, qui partagent des informations via une liaison de données. »
L’entreprise espère pouvoir étendre son offre à d’autres pays utilisant le modèle Lockheed, potentiellement avant la fin de cette décennie.
CHANGEMENT DE GÉNÉRATION
« Nous constatons une demande très forte alors que les forces aériennes passent des chasseurs de quatrième à cinquième génération », dit-il, alors que l’ARC se prépare à de futures opérations avec une flotte de 88 Lockheed F-35A. « L’ajout de l’AAF (A-4) au Canada contribuera à atténuer certains des défis liés à la demande de ressources pour la transition », ajoute-t-il.
À plus long terme, « notre développement produit s’oriente déjà vers ce qui va suivre : la mise en œuvre de l’IA (intelligence artificielle) et potentiellement des CCA (avions de combat collaboratifs) », explique-t-il. « Nous voulons être en mesure de fournir la réplication de menaces la plus pertinente disponible sur le marché commercial pour répondre aux besoins de formation des clients. »
Top Aces explore également déjà l’utilisation future potentielle des technologies vivantes, virtuelles et constructives.
« Nous attendons que la technologie arrive à maturité et notre AAMS est prêt à l’ajouter à notre offre de services au fur et à mesure que les clients la mettent en œuvre », dit-il.
Manning estime que le secteur de la formation des adversaires privés « offre une excellente valeur » aux clients, en réduisant l’usure des flottes de première ligne qui, autrement, seraient également obligées de soutenir la formation au combat dans le rôle ADAIR. « Les forces aériennes sont mieux servies en se concentrant sur la satisfaction de leurs besoins fondamentaux et leur préparation », dit-il.
Parallèlement, il souligne également « l’importance du secteur pour soutenir le service continu des anciens combattants ».
« C’est une avenue qui permet de continuer à faire participer des pilotes de l’armée de l’air à la retraite aux séances d’information et de débriefing, en leur fournissant leur précieuse expérience pour encadrer la prochaine génération de chefs de combat », dit-il.
L’un des A-4 basés en Europe de Top Aces sera exposé statiquement au Royal International Air Tattoo à la RAF Fairford dans le Gloucestershire, au Royaume-Uni, du 19 au 21 juillet.