Air Canada demande au ministre du Travail du Canada d’interdire aux pilotes de la compagnie aérienne de quitter le travail, bien que le ministre insiste sur le fait que les parties devraient parvenir à un accord sans ingérence du gouvernement.
La compagnie aérienne basée à Montréal a publié le 12 septembre une déclaration publique dans laquelle elle « exhorte » le gouvernement à intervenir si le transporteur et le syndicat Air Line Pilots Association (ALPA) ne s’entendent pas sur un nouveau contrat de pilotes avant la date limite du 15 septembre.
Cette proposition, dont Air Canada affirme qu’elle est nécessaire pour éviter des perturbations massives du transport aérien, a déjà suscité de vives critiques de la part d’au moins une autre compagnie aérienne canadienne.
Le bureau du ministre canadien du Travail, Steven MacKinnon, affirme que la compagnie aérienne et le syndicat doivent parvenir à un accord.
« Il incombe aux deux parties de travailler ensemble pour parvenir à une entente. Les médiateurs fédéraux soutiennent les parties dans cette voie », a déclaré le bureau de MacKinnon. « Notre gouvernement croit fermement au processus de négociation collective et les Canadiens comptent sur les parties pour parvenir à une entente. »
« Il n’y a aucune raison pour que ces parties ne puissent pas travailler ensemble et parvenir à un accord », a ajouté MacKinnon dans un message du 12 septembre sur X. « Je suis à Toronto pour rencontrer les pilotes d’Air Canada et de l’ALPA. »
Air Canada a indiqué que les négociations avec l’ALPA étaient en cours. Si les parties ne parviennent pas à un accord d’ici le 15 septembre, l’ALPA peut émettre un préavis de grève de 72 heures, ce qui signifie que les 5 200 pilotes d’Air Canada pourraient faire grève dès le 18 septembre.
« Si les négociations contractuelles de la compagnie aérienne avec son syndicat de pilotes échouent, une directive gouvernementale en faveur d’un arbitrage exécutoire sera nécessaire pour éviter une perturbation majeure du transport aérien », indique le communiqué d’Air Canada.
Le ministre du Travail peut ordonner aux parties de recourir à l’arbitrage exécutoire en vertu de l’article 107 du Code du travail du Canada. Cette disposition confère au ministre le pouvoir de prendre des mesures pour « maintenir ou assurer la paix sociale et favoriser des conditions favorables au règlement des conflits et des différends du travail ».
On ne sait pas si la compagnie aérienne a officiellement adressé une telle demande directement au gouvernement.
Ni Air Canada ni ALPA n’ont répondu aux demandes de commentaires.
Selon la compagnie aérienne, une grève « perturberait les plans de 110 000 voyageurs ou plus par jour et retarderait les expéditions de fret urgentes ». Sauf intervention du gouvernement, la compagnie aérienne dit avoir préparé des plans pour une fermeture « ordonnée » de ses opérations.
Le 9 septembre, Air Canada a déclaré qu’elle et l’ALPA restaient « très éloignées » d’un accord, ajoutant que l’ALPA, citant les salaires payés par les transporteurs américains, cherchait à obtenir des gains qui « dépassent de loin les augmentations salariales moyennes canadiennes ».
Alors que la nouvelle de la stratégie d’intervention gouvernementale d’Air Canada se répandait le 12 septembre, la directrice générale d’Air Transat, Annick Guérard, a réagi.
« La prolongation d’une telle intervention extraordinaire constituerait un avantage indéniable au détriment des autres compagnies aériennes au Canada », affirme M. Guerard.
WestJet, une autre grande compagnie aérienne canadienne, n’a pas répondu à une demande de commentaires. Porter Airlines a refusé de commenter.
Article mis à jour le 12 septembre pour inclure les commentaires de MacKinnon.