Au quatrième trimestre de 2023, Air Canada a réalisé un bénéfice d’exploitation de 79 millions de dollars canadiens (58,6 millions de dollars), rebondissant par rapport à la perte d’exploitation de 28 millions de dollars canadiens qu’elle avait déclarée pour ce trimestre en 2022 après la fin des restrictions de voyage au Canada liées au Covid-19.
La compagnie aérienne basée à Montréal a généré 5,2 milliards de dollars canadiens de revenus d’exploitation au quatrième trimestre, en hausse de 11 % sur un an et grâce à la reprise des liaisons intérieures et internationales.
Pour l’ensemble de l’année 2023, Air Canada a enregistré un bénéfice d’exploitation de 2,28 milliards de dollars canadiens, se remettant d’une perte de 187 millions de dollars canadiens en 2022. Ses revenus pour 2023 se sont élevés à 21,8 milliards de dollars canadiens, soit une hausse de 32 % sur un an.
Les revenus intérieurs canadiens d’Air Canada au quatrième trimestre ont stagné par rapport à la même période de 2022.
La demande continue de se rétablir sur les liaisons transpacifiques de la compagnie aérienne, et les voyages internationaux sont sur le point de dépasser la demande intérieure en 2024, a déclaré Mark Galardo, vice-président exécutif de la planification du réseau et de la gestion des revenus d’Air Canada, le 16 février, lors d’une conférence téléphonique sur les résultats. « Nous allons avoir une croissance intérieure plutôt stable cette année. »
Michael Rousseau, chef de la direction d’Air Canada, a déclaré : « Notre compagnie aérienne reste adaptable aux conditions commerciales changeantes et est prête à tirer parti des opportunités ».
L’évolution des conditions commerciales comprend une demande terne pour le fret aérien sur les marchés nord-américains.
Air Canada a généré 244 millions de dollars canadiens de revenus cargo au quatrième trimestre, en baisse de 15 % sur un an. Pendant la pandémie de Covid-19, le transporteur a renforcé ses opérations de fret aérien pour se prémunir contre la baisse des revenus passagers, terminant 2023 avec sept Boeing 767-300 cargo en service.
Mais le marché du fret aérien s’est récemment ralenti. La demande, mesurée en tonnes-kilomètres de fret, a diminué de 1,9 % sur un an en 2023, a rapporté le groupe commercial IATA, ajoutant que le marché du fret a affiché « une solide performance au quatrième trimestre malgré les incertitudes économiques ».
Les transporteurs nord-américains ont cependant enregistré « la pire performance annuelle de toutes les régions », avec une demande en baisse de 5,7 % sur un an en 2023.
OBJECTIFS DE CROISSANCE DE LA FLOTTE
Air Canada cherche à agrandir sa flotte pour suivre la reprise de la demande de transport aérien et contribuer à réduire les coûts en supprimant progressivement les avions vieillissants et moins économes en carburant.
Le transporteur prévoit d’acquérir 27 Airbus A220 entre 2024 et 2027, dont deux devraient arriver cette année. Elle a également l’intention de mettre en service cinq Boeing 737 Max 8 de location en 2025. Air Canada a également des commandes de 30 A321XLR, qu’elle espère recevoir entre 2025 et 2029 et déployer sur des routes internationales.
Le calendrier de l’A321XLR reste cependant particulièrement dépendant du respect des délais par le constructeur. Airbus a repoussé le 15 février le début prévu des livraisons des A321XLR au troisième trimestre 2024, par rapport à son objectif précédent du deuxième trimestre.
Du côté des gros-porteurs, Air Canada s’attend à recevoir un 787-9 supplémentaire en 2024, et à recevoir 18 787-10 entre 2025 et 2027. Elle détient des options pour commander jusqu’à 12 787-10 supplémentaires.
La capacité d’Air Canada au quatrième trimestre a augmenté de 9 % sur un an, tandis que son coefficient d’occupation s’est établi à 83,5 %, en hausse de moins d’un point de pourcentage sur un an.
Malgré la pression exercée pour mettre en service davantage d’avions, Air Canada prévoit que sa capacité en 2024 augmentera de 6 à 8 % sur un an.
UNE CONCURRENCE ACCRUE
La capacité des avions n’est qu’une complication potentielle pour Air Canada alors qu’elle cherche à maintenir sa part de marché face à des concurrents dynamiques.
La deuxième compagnie aérienne en importance au Canada, WestJet, intègre progressivement les réseaux et les opérations de Sunwing Airlines, qu’elle a acquise l’an dernier. Les actifs de Sunwing sont sur le point de donner à la société issue de la fusion un avantage sur les itinéraires vers des destinations par temps chaud.
Pendant ce temps, deux autres concurrents –
Porter Airlines, basée à Toronto, et Air Transat, basée à Montréal, prévoient en 2024 de mettre progressivement en place une coentreprise visant à les aider à mieux concurrencer les grandes compagnies aériennes comme Air Canada. Grâce à cette coentreprise, annoncée en novembre, le réseau de Porter au Canada et aux États-Unis reliera les passagers aux vols internationaux d’Air Transat vers l’Afrique, les Caraïbes et l’Europe.
De plus, WestJet et Air Transat sont sur le point d’ajouter ou de rétablir des liaisons européennes à leurs réseaux alors que les Canadiens recherchent davantage de voyages transatlantiques, le marché qui a généré le plus de revenus pour Air Canada en 2023.
Le secteur du transport aérien à bas prix en pleine croissance au Canada – les acteurs comprennent Flair Airlines, Canada Jetlines et Lynx Air –
constituent également des menaces concurrentielles sur les routes au Canada et vers les États-Unis.
Plusieurs médias canadiens ont récemment fait état de discussions sur une éventuelle fusion entre Flair, basée à Edmonton, et Lynx, basée à Calgary, qui exploitent toutes deux des Boeing 737. Si elle est approuvée par les régulateurs canadiens, une telle fusion bouleverserait davantage un marché traditionnellement dominé par un duopole entre WestJet et Air Canada.