Airbus Helicopters maintient Guepard sur la bonne voie alors qu'il envisage de vendre son H160M à l'export

Airbus Helicopters progresse régulièrement dans l’assemblage final de son premier prototype H160M Guepard avant la première sortie de l’outil d’essai l’année prochaine.

En attendant, l’avionneur envisage les ventes potentielles à l’exportation et la croissance des capacités de son nouveau bicylindre moyen.

L’un des trois prototypes prévus dans le programme, le fuselage du premier avion d’essai a été expédié en juillet sur la chaîne d’assemblage final de l’avionneur à Marignane.

Vincent Chenot, responsable du programme du H160M, affirme que le premier exemple « avance bien », avec le rotor, l’instrumentation et la poutre de queue déjà installés. La prochaine étape consistera à installer les faisceaux de câbles et les baies électriques.

Une première sortie du prototype est prévue pour l’année prochaine, bien que Chenot refuse de fournir un calendrier plus précis.

La France est le client de lancement du H160M, qu’elle acquiert pour les trois branches de ses armées dans le cadre du programme Helicoptere Interarmees Léger.

Le prototype principal servira de base aux systèmes communs à tous les avions mais servira également à tester la configuration de l’armée, qui, selon Chenot, est la « moins complexe » des trois variantes.

Une revue critique de conception (CDR) pour le H160M de l’armée s’est achevée fin 2023, et celles pour les variantes de l’armée de l’air et de la marine auront lieu en décembre.

Un deuxième prototype – également en configuration armée – arrivera l’année prochaine, suivi du troisième moyen d’essai, combinant les besoins de l’armée de l’air et de la marine, « un peu plus tard ».

Les principaux changements apportés à ce dernier prototype incluent un harpon et un verrou de pont pour soutenir les opérations embarquées et l’intégration du radar à réseau actif à balayage électronique Thales AirMaster C. Une seule unité montée sur le nez sera installée sur les H160M pour l’armée de l’air, tandis que les exemplaires navals gagneront également deux unités sur le côté de l’avion.

En revanche, l’intégration du missile antinavire ANL de MBDA sur le H160M naval a été suspendue par la DGA.

Le H160M bénéficiera néanmoins de plusieurs armes, dont la mitrailleuse poddée FN Herstal HMP400 et, sous réserve de contrat, de roquettes guidées de 68 mm de Thales, appuyées par le système HForce d’Airbus Helicopters. Les campagnes de licenciements devraient démarrer en 2026, précise Chenot.

Mais alors que le premier prototype est encore à quelques mois de son envol, Airbus Helicopters a déjà fait voler un avion d’essai H160 équipé de maquettes des capteurs, des antennes, du système de guerre électronique et du train d’atterrissage du Guépard pour réaliser des évaluations aérodynamiques.

« Avant de mettre les prototypes en vol, nous effectuons encore des activités pour affiner la définition et nous assurer que ce que nous faisons fonctionne », explique Chenot.

Les vols d’essais « nous ont permis de valider la configuration aérodynamique de l’avion », précise-t-il, notamment sur les « éléments à long délai de livraison », où toute refonte pourrait entraîner des retards.

H160M bosse-c-Airbus Helicopters

Les essais en vol du suppresseur infrarouge du H160M progressent également ; Chenot affirme que le fabricant est désormais sur le point de finaliser la conception.

De plus, des tests au banc des systèmes du H160M sont en cours depuis décembre 2022 sur des plateformes, dont le « système hélicoptère zéro ». Thales a également testé en vol sa suite avionique FlytX à bord d’un hélicoptère léger Guimbal Cabri G2 modifié.

«Nous avons déjà une longue et intense période d’activité derrière nous pour être sûrs que ce que nous mettons en vol ne nous arrêtera pas», explique Chenot.

Les modifications apportées au H160M par rapport à la variante civile de base comprennent une cellule renforcée, un train d’atterrissage fixe et la disposition standard des sièges pour 12 passagers remplacée par un intérieur modulaire pouvant accueillir jusqu’à 10 soldats ou plusieurs civières.

L’avion sera également équipé pour le ravitaillement en vol, si cela s’avère par la suite comme une exigence concrète, dit-il.

Paris compte acquérir un total de 169 H160M, en passant en décembre 2021 un contrat de développement et de production portant sur 30 premiers exemplaires.

La qualification militaire du H160M pour l’armée est prévue pour 2028, et les versions navale et aérienne suivront environ deux ans plus tard, précise Chenot.

En attendant, l’avionneur « se prépare aux premières opportunités d’exportation », a déclaré Bruno Even, directeur général d’Airbus Helicopters.

« Je pense que le jour où nous serons en mesure de faire voler le premier prototype du H160 militaire… ce sera une bonne occasion d’entamer des discussions approfondies avec nos clients », ajoute-t-il.

Depuis l’arrêt de la production de l’AS565 Panther, Airbus Helicopters manque d’une plateforme capable d’effectuer des missions légères de lutte anti-sous-marine ou anti-surface (ASW/ASuW).

Même dit que le H160M est la « réponse parfaite » pour combler le déficit de sa gamme, avec la variante navale disponible pour les ventes à l’exportation au tournant de la décennie.

En attendant, l’avionneur analyse quels systèmes seraient nécessaires pour lui permettre de remplir le rôle ASW.

« Nous pensons pouvoir accueillir des solutions anti-sous-marines simples et légères », explique Chenot. Les équipements possibles incluent des torpilles légères, des bouées sonores Thales Sonoflash ou encore un détecteur d’anomalies magnétiques.

« Cela fait partie du potentiel de croissance que nous souhaitons conserver pour cet avion afin de répondre aux perspectives d’avenir. »

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