Airbus va étudier les traînées d'hydrogène « peu comprises » avec le planeur Blue Condor

UpNext, la branche innovation d’Airbus, a effectué un vol 100 % alimenté à l’hydrogène d’un planeur modifié qu’elle utilise pour étudier les traînées de condensation produites par les systèmes de propulsion à hydrogène.

Airbus a déclaré le 16 novembre que le vol – achevé le 8 novembre au Nevada avec un planeur Arcus-J modifié – était le premier de l’entreprise à utiliser de l’hydrogène comme unique source de carburant, et lance une campagne d’essais en vol qui culminera avec un mission d’étude des traînées de condensation au début de l’année prochaine. Le projet s’appelle Blue Condor.

Deux autres vols utilisant le planeur ont eu lieu depuis, dont un impliquant un démarrage du moteur à 10 000 pieds.

« L’hydrogène offre à l’aviation une voie vers des opérations à faibles émissions de carbone, mais sa combustion produit des traînées de condensation, tout comme le carburéacteur conventionnel », explique Airbus. « Les traînées d’hydrogène diffèrent toutefois considérablement. Ils ne contiennent pas de suie ni d’oxydes de soufre, mais contiennent des oxydes d’azote et beaucoup de vapeur d’eau – jusqu’à 2,5 fois plus que les traînées de kérosène.

L’oxyde nitreux et ses vapeurs sont considérés comme des « émissions ayant un impact sur le climat et, à ce titre, l’industrie aéronautique a le devoir d’y remédier », déclare la société.

Le programme Blue Condor utilisera un petit moteur à combustion d’hydrogène atteignant 30 000 pieds d’altitude pour comparer ses émissions à celles d’un moteur de taille similaire brûlant du carburéacteur conventionnel dans un deuxième avion volant à ses côtés.

Les deux planeurs sont exploités par Project Perlan, une organisation de recherche atmosphérique qui fait voler des planeurs à haute altitude. Le moteur à hydrogène de l’avion a été assemblé par la société allemande Aero Design Works.

Des recherches sur les traînées de condensation auront lieu pendant la fenêtre de temps froid du Nevada au début de 2024, indique Airbus. Le planeur sera remorqué pour tester l’altitude par un avion de surveillance Grob Egrett, qui le suivra et utilisera des capteurs pour collecter des données atmosphériques.

« Ce vol promet de constituer une étape importante dans la compréhension de l’impact climatique de l’hydrogène », déclare la société. « Airbus s’engage à étudier la composition de ces traînées d’hydrogène peu comprises. »

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