Boeing et son syndicat des machinistes reprendront les négociations contractuelles le 7 octobre, alors que les travailleurs et l’entreprise ressentent une pression croissante en raison d’une grève qui dure maintenant plus de trois semaines.
L’avionneur et l’Association internationale des machinistes (IAM), qui représente quelque 33 000 travailleurs de Boeing, confirment leur intention de reprendre les négociations contractuelles la semaine prochaine.
Les partis ne se sont pas rencontrés ces derniers jours et sont en désaccord sur les gains salariaux et les retraites.
« Une résolution avec l’IAM est pour moi une priorité et notre équipe est prête à reprendre les négociations par médiation ce lundi », a déclaré le directeur général de Boeing, Kelly Ortberg, dans un message adressé le 4 octobre aux employés. « En l’absence de discussions programmées au cours de la semaine dernière, j’ai pu rendre visite à mes coéquipiers sur plusieurs sites supplémentaires dans l’entreprise. »
Boeing refuse de commenter davantage.
L’IAM indique que les négociations prévues le 7 octobre seront modérées par le Service fédéral de médiation et de conciliation. « Cette réunion est une autre occasion cruciale de faire valoir les priorités de nos membres. Nous continuerons à nous battre sans relâche pour les problèmes qui vous tiennent le plus à cœur », déclare IAM.
Les membres du syndicat ont débrayé il y a trois semaines, le 13 septembre, obligeant Boeing à interrompre ses activités de production et de livraison d’avions, ainsi que d’autres travaux, dans le nord-ouest du Pacifique. Les lignes 737 de Boeing à Renton et les lignes 767 et 777 à Everett sont arrêtées.
Les effets de cette impasse se multiplient déjà, avec des informations ces derniers jours selon lesquelles Boeing envisageait de vendre des actions pour lever 10 milliards de dollars.
La société a terminé le mois de juin avec une trésorerie et équivalents évalués à 10,9 milliards de dollars. Les analystes estiment que Boeing a besoin d’environ 10 milliards de dollars pour fonctionner confortablement et que la grève lui coûte entre 1,5 et 3,0 milliards de dollars par mois.
Boeing a également commencé à mettre au chômage technique des travailleurs non syndiqués, selon un horaire d’une semaine de congé et de trois semaines de travail.
Les grévistes de l’IAM, quant à eux, ont passé trois semaines sans salaire de l’entreprise et ont récemment perdu les soins de santé fournis par leur employeur.
L’IAM a rappelé à ses membres qu’ils peuvent maintenir leurs régimes de santé actifs en payant eux-mêmes le coût – 680 à 750 $ par mois – ou en souscrivant de nouvelles polices d’assurance maladie séparément. Certains membres du syndicat ont également obtenu d’autres emplois, et l’IAM a orienté ses membres vers des panneaux d’affichage d’offres d’emploi temporaires.
Le site Web du syndicat sur la grève renvoie également les membres aux banques où ils peuvent obtenir des prêts, ainsi qu’aux banques alimentaires et aux programmes qui fournissent une aide gouvernementale.
IAM s’est engagé dans la grève pour obtenir une augmentation salariale de 40 % sur quatre ans. Il a également demandé le rétablissement d’un régime de retraite.
Avant le début de la grève, Boeing avait proposé des augmentations salariales de 25 %. Les dirigeants syndicaux ont approuvé cette proposition, mais les membres l’ont largement rejetée.
Puis le 23 septembre, alors que la grève était déjà en cours, Boeing atteignait 30 %, pour être ensuite repoussée par les dirigeants syndicaux.
Dans de récents messages adressés à ses membres, le syndicat a déclaré que Boeing restait « catégorique » sur le fait de ne pas rétablir le régime de retraite.