Des itinéraires long-courriers copiant des corridors maritimes « verts » pourraient constituer un argument économique pour le SAF, selon des chercheurs

Concentrer l’utilisation durable du carburant d’aviation sur un petit nombre de routes long-courriers denses accélérerait le développement des chaînes d’approvisionnement commerciales, conclut un nouveau document de recherche.

De telles « trajectoires de vol vertes » démontreraient la viabilité économique, affirme le document, et stimuleraient les investissements à grande échelle nécessaires à une adoption plus large des carburants durables.

La recherche a été dirigée par l’Université américaine de Sharjah et l’Université Heriot-Watt du Royaume-Uni.

Selon les chercheurs, la production durable de carburant d’aviation est « loin d’être sur la bonne voie » et son accélération exige une réduction des risques afin d’attirer les investissements considérables nécessaires.

La sélection d’itinéraires long-courriers spécifiques – comme Londres Heathrow-Dubaï – s’inspirerait des travaux menés dans le secteur maritime dans le cadre d’un programme lancé en 2021 lors de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow.

Cela a abouti à 44 initiatives de « corridor vert », dont 23 l’année dernière, visant à concentrer le développement de carburants de transport, de navires et de technologies associées à zéro émission. Les navires utilisant des carburants spécifiques sont assurés de leur disponibilité dans chaque port participant.

Le document soutient que les trajectoires de vol vertes « aborderont de manière proactive l’évolutivité » de la production de carburant durable. La nature des carburants d’aviation nécessitera comparativement moins de changements d’infrastructure, affirme-t-il.

Tirer parti de trajectoires de vol prévisibles et à grand volume entre les principaux hubs pour démontrer la durabilité permettra une expansion ultérieure au réseau plus large.

Mais il ajoute qu’une collaboration est nécessaire entre les différentes parties prenantes de l’aviation, pour adopter des conditions économiques, logistiques et réglementaires « favorables » afin d’« accélérer l’adoption ».

Le document indique également qu’il incombe aux pays qui bénéficient le plus du transport aérien de développer des solutions durables, et que cela serait couvert par un plan de « trajectoire de vol verte ».

Steve Griffiths, vice-chancelier à la recherche de l’Université américaine de Sharjah et auteur principal, affirme que les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni sont « fortement dépendants » des vols long-courriers et ont une « opportunité convaincante » de diriger l’établissement de telles trajectoires de vol.

« L’établissement de trajectoires de vol vertes a le potentiel non seulement de favoriser la décarbonation du secteur de l’aviation, mais également de conduire à une coopération internationale pour le développement de carburants d’aviation durables », ajoute-t-il.

L’article a été publié dans le Sciences de l’énergie et de l’environnement journal de la Royal Society of Chemistry.

Le co-auteur John Andresen, directeur associé du Centre de recherche pour les solutions carbone de l’Université Heriot-Watt, ajoute qu’un cadre du type des « corridors verts » pour le transport maritime « devient de plus en plus urgent » afin de stimuler la production mondiale de carburant durable.

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