L’incapacité du fabricant du moteur à réagir aux alertes de performances a contribué à la panne en vol d’un moteur CFM56 de CFM International équipant un Boeing 737-800 d’Air India Express.
L’incident s’est produit le 26 décembre 2022 après que l’avion, VT-AYC, a décollé de Tiruchirappalli sur un service de nuit à destination de Singapour opérant sous le nom de vol IX-682, selon une enquête de la Direction générale de l’aviation civile indienne.
À 23 000 pieds d’altitude, l’équipage a entendu un « bruit sourd » suivi d’indications d’une forte réduction de la vitesse du N1 sur le moteur n°1, passant de 98 % à 65 %. Par la suite, le débit de carburant de ce moteur a commencé à chuter rapidement et la température des gaz d’échappement a grimpé jusqu’à 913 °C (1 680 °F). La vitesse du N2 a également commencé à baisser.
Bien que d’autres paramètres soient restés dans les limites, les niveaux de vibration dans la turbine à basse vitesse et dans le ventilateur ont augmenté, et l’équipage a fait tourner le moteur au ralenti conformément à la liste de contrôle non normale.
L’avion a été dérouté vers Chennai et a atterri en toute sécurité, sans blesser les 160 passagers et les six membres d’équipage.
Après l’atterrissage, une inspection a révélé des dommages aux rotors et stators de la turbine basse pression des troisième et quatrième étages « avec des matériaux manquants et de nombreux morceaux cassés entre le stator et le rotor du quatrième étage ». Les dommages causés par des débris d’objets étrangers ont été exclus.
Dans son analyse, la DGCA indique que CFM avait émis un rapport de notification client (CNR) le 20 décembre, soit six jours avant le vol incident, avertissant de la dégradation des performances du moteur n°1 du VT-AYC.
Des travaux étaient prévus pour assurer le suivi du CNR et d’autres éléments de maintenance de l’avion, mais en raison de changements dans les mouvements de l’avion et d’un manque de temps au sol disponible, ces travaux n’ont pas eu lieu. La DGCA estime cependant qu’il y a eu deux périodes où l’avion est resté au sol suffisamment longtemps pour que les travaux aient pu être effectués.
En outre, la DGCA a constaté que myCFMPortal – qui surveille l’état du moteur – affichait une série d’alertes signalant la dégradation des performances du moteur avant le vol incident, mais que celles-ci avaient été manquées par l’équipe de maintenance du transporteur.
« Cela implique qu’il n’y a pas de surveillance adéquate du myCFMPortal pour analyser la dégradation des performances par le département concerné », indique l’enquête.
La DGCA prévient que d’autres mesures pourraient suivre.