La Norvège est devenue le dernier client du Lockheed Martin F-35 à souligner les retards de livraison persistants causés par une mise à jour logicielle excessive du chasseur.
Détaillant le problème dans les documents étayant son budget pour 2025, Oslo indique qu’elle attend toujours 12 avions qui devaient être livrés en 2023 et 2024, soit près d’un quart de l’ensemble de son acquisition de 52 unités.
Il indique que les retards persistants dus au déploiement tardif de la mise à jour Technical Refresh 3 (TR-3) signifient que la douzaine d’avions n’arriveront pas avant l’année prochaine.
« Il y a encore du retard dans les tests sur cette configuration et les livraisons sont désormais prévues pour l’été 2025 », précisent les documents budgétaires. D’autres clients du F-35, dont la Belgique et le Danemark, ont déjà signalé des retards de livraison causés par le problème du TR-3.
À ce jour, la Royal Norwegian Air Force (RoNAF) a reçu 40 avions, dont six sont basés aux États-Unis à des fins de formation.
En outre, l’intégration du missile de frappe conjointe Kongsberg (JSM) a été retardée par les retards de déploiement du TR-3.
« De la même manière que la mise à jour vers une nouvelle configuration technique a affecté les livraisons de nouveaux avions, le changement a également retardé l’intégration de nouvelles capacités.
« Pour la Norvège, ce retard signifie que l’intégration du JSM sur l’avion de combat F-35 ne sera probablement pas achevée en 2025 comme prévu. »
Tant que cette intégration n’aura pas lieu, le F-35 ne sera pas en mesure de « remplir tous ses rôles », indique le document budgétaire.
Néanmoins, Kongsberg « connaît un intérêt significatif pour le JSM » de la part d’autres utilisateurs de F-35, indique-t-il : l’US Air Force a déjà signé pour un premier lot, et les travaux se poursuivent pour finaliser les ventes à d’autres opérateurs, notamment l’Australie et le Japon.
Pendant ce temps, la RNoAF continue de se battre avec « une disponibilité d’avions de combat F-35 plus faible que prévu », révèle le document.
Pour compenser, l’armée de l’air procède à des changements internes et travaille avec une organisation de maintenance externe pour « accroître l’accès au support technique pour l’avion ».
« Les mesures internes visent à renforcer le personnel et à optimiser les processus et le temps de travail afin de générer le plus de temps de vol disponible avec les ressources disponibles », indique-t-il.
Des travaux sont également menés au niveau du programme pour « améliorer la disponibilité opérationnelle », notamment en optimisant les routines de maintenance et en « mesures prises par les constructeurs pour réduire les temps d’arrêt des avions ».
La Norvège prévoit de dépenser un total de 104 milliards de couronnes norvégiennes (9,6 milliards de dollars) pour son acquisition du F-35, dont 564 millions de dollars en 2025.