Le bond des ventes n'est "pas menacé" par le gain de performance de GTF Advantage, déclare le patron de Safran

CFM International ne prévoit pas de mise à niveau immédiate de ses moteurs de la série Leap en réponse à l’introduction par Pratt & Whitney du GTF Advantage, qui promet d’apporter une meilleure consommation de carburant et une meilleure durabilité à son groupe motopropulseur PW1100G.

P&W s’attend à ce que le nouveau GTF Advantage entre en service en 2024, offrant une amélioration de 1 % de la consommation de carburant par rapport au PW1100G de génération actuelle qui propulse les avions de la famille Airbus A320neo, ainsi qu’une durabilité améliorée et des performances de décollage à haute altitude.

Mais Olivier Andries, directeur général de Safran, moitié de la coentreprise CFM aux côtés de GE Aerospace, affirme que l’entreprise ne « se sent pas menacée » par son rival, soulignant le taux de victoire du Leap-1A sur le Neo l’année dernière, supérieur à 75 %. .

Andries, présentant les résultats annuels de Safran le 15 février, a attribué cette performance en partie aux difficultés que connaît actuellement P&W, qui a imposé des inspections sur des milliers de moteurs pour remédier à un défaut de fabrication, provoquant d’importantes perturbations pour les opérateurs.

Il ajoute toutefois : « Nous pouvons nous attendre à ce que notre concurrent se rétablisse à un moment donné, mais nous ne nous sentons pas sous pression sur la compétitivité de notre moteur par rapport à celui de notre concurrent. »

Andries affirme qu’il n’y a « pas de grande mise à niveau à attendre prochainement sur le Leap », l’objectif immédiat étant plutôt de répondre aux exigences de montée en puissance d’Airbus et de Boeing et de « mettre sur le marché notre kit de durabilité ».

Cette dernière amélioration est conçue pour remédier à l’usure prématurée des composants, notamment les injecteurs de carburant et les aubes de turbine haute pression, des moteurs Leap lorsqu’ils fonctionnent dans des conditions chaudes et poussiéreuses.

CFM a livré l’an dernier 1 570 moteurs Leap, en hausse de 38 %, soit 434 unités, contre 1 136 en 2022 ; Andries décrit l’augmentation de la production comme une « avancée significative ».

Safran prévoit une nouvelle hausse de production cette année de l’ordre de 20 à 25 %, ce qui donnerait un total de 1 884 à 1 962 moteurs.

Des commandes de plus de 2 500 groupes motopropulseurs Leap ont été enregistrées en 2023, soit un carnet de commandes de 10 675 unités.

Safran a vu son chiffre d’affaires augmenter de 23 % en 2023, passant à 23,1 milliards d’euros (24,9 milliards de dollars) contre 19 milliards d’euros un an plus tôt et générant un résultat opérationnel de 3,1 milliards d’euros contre 2,4 milliards d’euros en 2022.

Le chiffre d’affaires de son segment propulsion – qui inclut la contribution de CFM – s’est élevé à 11,8 milliards d’euros contre 9,5 milliards d’euros un an plus tôt. Le bénéfice de la division s’est élevé à 2,3 milliards d’euros, en hausse par rapport au chiffre de 1,5 milliard d’euros de 2022.

Il y a même eu de bonnes nouvelles du côté de l’unité d’intérieurs d’avions sous pression, qui a finalement vu les activités IFE et sièges atteindre l’équilibre opérationnel, respectivement pour l’ensemble de l’année et le dernier trimestre.

Pascal Bantegnie, directeur financier de Safran, attribue ce redressement à une « amélioration notable des procédés d’ingénierie et des coûts de production » qui « commençait à porter ses fruits ».

Mais comme la division reste déficitaire en 2023 – et 544 millions d’euros, la perte est supérieure aux 486 millions d’euros enregistrés en 2022 – l’objectif pour cette année, dit-il, « est de revenir dans le noir ». Les ventes ont légèrement augmenté, passant de 1,9 milliard d’euros à 2,4 milliards d’euros.

Le chiffre d’affaires de l’unité d’équipement aéronautique – qui fabrique notamment des produits tels que nacelles, roues et trains d’atterrissage – a atteint 8,8 milliards d’euros, contre 7,5 milliards d’euros un an plus tôt, tandis que le bénéfice s’est élevé à 979 millions d’euros, contre 914 millions d’euros.

Safran vise un chiffre d’affaires du groupe d’environ 27,4 milliards d’euros en 2024 et un résultat opérationnel proche de 4 milliards d’euros.

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