Le PDG d'Air Transat critique la demande d'Air Canada au gouvernement d'empêcher la grève des pilotes

Annick Guérard, la directrice générale d’Air Transat, a fustigé son concurrent Air Canada pour avoir demandé au gouvernement canadien d’empêcher une grève des pilotes qui doit débuter plus tard cette semaine.

« La prolongation d’une telle intervention extraordinaire constituerait un avantage indéniable au détriment des autres compagnies aériennes au Canada », a déclaré M. Guerard lors de la conférence téléphonique sur les résultats du troisième trimestre fiscal de la société, le 12 septembre.

Elle ajoute que le marché canadien du transport aérien n’est « pas un terrain de jeu équitable » et que, depuis la crise de la Covid-19, Transat se trouve « considérablement désavantagée par rapport à Air Canada » en ce qui concerne le remboursement des prêts gouvernementaux.

Les modalités de ces prêts, que Transat dit avoir tenté de renégocier avec les gouvernements fédéral et québécois, « hypothèquent notre capacité à attirer des capitaux », ajoute-t-elle.

« Depuis quelques semaines, nous discutons plus fréquemment avec le gouvernement », ajoute le directeur financier Jean-François Pruneau. « Nous avons une bonne alternative pour eux. »

Plus tôt dans la journée, les médias canadiens locaux ont rapporté qu’un porte-parole d’Air Canada avait déclaré que la compagnie aérienne avait l’intention de conclure une entente avec ses pilotes. « Mais, si aucune conclusion n’est conclue d’ici samedi, nous demandons au gouvernement d’être prêt à intervenir pour éviter ces perturbations pour les Canadiens », aurait déclaré le porte-parole.

Air Canada, le plus grand transporteur aérien du pays, a annoncé le 9 septembre qu’elle se préparait à suspendre « la plupart de ses activités » en raison d’une grève des pilotes qui menace de se produire dans le cadre des négociations en cours avec le syndicat Air Line Pilots Association, International (ALPA) sur un nouveau contrat pour ses plus de 5 200 pilotes. Si les négociations restent dans l’impasse, à compter du 15 septembre, « l’une ou l’autre des parties peut émettre un avis de grève ou de lock-out de 72 heures, ce qui déclencherait le plan de réduction progressive de trois jours du transporteur », avait alors déclaré le transporteur basé à Montréal.

Les négociations pour une nouvelle convention ont débuté en juin 2023 et sont entrées en médiation privée en janvier 2024. En juin, alors que les pourparlers traînaient en longueur, le syndicat a décidé de déposer un avis de différend et d’entrer en conciliation parce que les deux parties n’étaient pas parvenues à conclure une nouvelle convention collective.

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