Le directeur général de Thales, Patrice Caine, estime que des trajectoires de vol efficaces peuvent réduire immédiatement la consommation de carburant du secteur aérien, mais que les régulateurs et les transporteurs eux-mêmes doivent faire avancer cette initiative.
Caine affirme que des trajectoires de vol améliorées pourraient rapidement contribuer à des économies de carburant de l’ordre de 10 % si elles étaient adoptées à grande échelle.
« Ces différentes fonctionnalités permettront aux compagnies aériennes et aux autorités de l’aviation civile de réellement optimiser leurs trajectoires de vol », explique Caine. « Lorsque nous simulons tout cela, ils pourraient potentiellement économiser 10 % sur la consommation de carburant. »
Caine a fait ces remarques à Singapour, où Thales a récemment célébré ses 50 ans.ème anniversaire dans la cité-état. La société a marqué l’occasion en annonçant la création d’un nouveau centre de gestion du trafic aérien (ATM), qui explorera les moyens d’améliorer l’efficacité de l’ATM.
Concernant la volonté des compagnies aériennes et des prestataires de services de navigation aérienne (ANSP) de mieux optimiser les trajectoires de vol, Caine a déclaré que l’acceptation s’accroît, mais que les autorités de l’aviation civile et les compagnies aériennes doivent encore être convaincues.
Les compagnies aériennes doivent accepter cette idée, car cela pourrait impliquer la mise à niveau de nouveaux systèmes de gestion de vol sur les avions existants. Mais même les avions plus anciens et moins efficaces verront leur consommation de carburant réduite grâce à des trajectoires de vol plus efficaces.
Il estime que la technologie permettant d’améliorer les trajectoires de vol est assez mature et prête à être déployée.
Caine laisse entendre qu’un ATM plus efficace est pratiquement inévitable étant donné les préoccupations croissantes du public concernant l’environnement. Il note également qu’il faudra encore plusieurs années avant que d’autres technologies de réduction des émissions, telles que le carburant d’aviation durable (SAF), aient un impact majeur.
« C’est à court terme par rapport à d’autres choses que nous devons faire, comme le SAF ou les nouveaux moteurs, qui s’échelonnent davantage sur des dizaines d’années que sur quelques années. »
Même s’il ne croit pas que les trajectoires de vol améliorées seront largement adoptées au cours des deux prochaines années, il estime que leur adoption aura certainement lieu au cours des 10 prochaines années.
S’exprimant aux côtés de Caine, Emily Tan, directrice nationale de Thales à Singapour, affirme que les relations existantes de l’entreprise avec les autorités de l’aviation civile et les compagnies aériennes la positionnent bien pour contribuer à promouvoir le passage à des trajectoires de vol plus efficaces.
« Pour ce faire, nous avons besoin d’une collaboration entre les fournisseurs de services de navigation aérienne et d’une collaboration avec les compagnies aériennes », explique Tan.
« Les ANSP ont des systèmes existants, alors comment les modifient-ils et les adaptent-ils ? Thales souhaite apporter une base technologique pour permettre aux ANSP de mieux collaborer, d’utiliser la technologie et d’optimiser les vols.