Les solutions de Lufthansa pour conclure l'accord ITA ne parviennent pas à convaincre le régulateur de la concurrence

Le projet d’acquisition par Lufthansa d’une participation dans l’opérateur italien ITA Airways doit faire l’objet d’un examen approfondi de la part de la Commission européenne, car elle craint qu’elle n’affecte à la fois le marché court et long-courrier au départ d’Italie.

Alors que Lufthansa a présenté le 8 janvier des engagements destinés à répondre à certaines des inquiétudes initiales, la Commission estime que ceux-ci étaient « insuffisants, en termes de portée et d’efficacité ».

La Commission affirme qu’elle n’a pas testé les solutions proposées auprès des acteurs du marché.

Il indique que les deux compagnies aériennes sont des « concurrents forts et proches » pour les services passagers sur certaines routes.

Lufthansa et ITA sont en concurrence directe sur les liaisons sans escale entre l’Italie et l’Europe centrale, indique-t-elle, la concurrence des tiers se limitant principalement aux compagnies à bas prix – comme Ryanair – qui opèrent généralement uniquement vers des aéroports éloignés.

La Commission estime que la position dominante d’ITA à Milan Linate pourrait potentiellement être renforcée par l’implication de Lufthansa, créant ainsi des barrières pour les opérateurs concurrents.

Il examinera également les problèmes potentiels sur les routes où les transporteurs dépendent de l’accès au réseau court-courrier et national de l’ITA.

« Nous souhaitons évaluer plus en profondeur la transaction et garantir que l’acquisition d’ITA ne réduit pas la concurrence », a déclaré la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager.

Parallèlement à l’enquête sur les vols court-courriers, l’enquête examinera les services transatlantiques long-courriers de l’Italie vers l’Amérique du Nord, afin d’évaluer si les activités de Lufthansa, ITA et des transporteurs partenaires en coentreprise United Airlines et Air Canada doivent être considérées comme celles d’un seul entité.

L’analyse du rapprochement couvrira également les services long-courriers vers le Japon et l’Inde, et prendra en compte les connexions sans escale et à guichet unique, ainsi que les emplacements aéroportuaires pratiques.

ITA est détenue à 100 % par le ministère italien de l’Économie, mais Lufthansa vise à prendre une participation de 41 % via une injection de capital et l’acquisition de nouvelles actions.

Dans le cadre d’enquêtes approfondies, la Commission a jusqu’au 6 juin pour prendre une décision concernant l’autorisation du rapprochement.

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