L’association des compagnies aériennes IATA prévoit qu’en moyenne 128 milliards de dollars de dépenses d’investissement annuelles seront nécessaires pour que l’industrie aérienne atteigne zéro émission nette d’ici 2050.
L’organisation a fait cette prédiction en publiant de nouvelles feuilles de route financières et politiques lors de son Symposium mondial sur le développement durable à Miami le 24 septembre, où elle a insisté sur le fait que la transition énergétique de l’industrie du transport aérien est réalisable, mais seulement si les parties prenantes – et les gouvernements en particulier – collaborent et agissent avec une plus grande urgence.
Décrivant les 128 milliards de dollars prévus comme le « meilleur scénario », l’IATA note qu’ils sont « nettement inférieurs » aux investissements totaux dans les marchés de l’énergie solaire et éolienne entre 2004 et 2022, qu’elle estime à environ 280 milliards de dollars.
Le capital financera la construction de nouvelles installations, notamment les raffineries de carburant d’aviation durable (SAF) qui sont au cœur de la feuille de route du secteur vers le zéro émission nette, indique l’IATA.
« Les coûts et les défis associés à la transition énergétique sont importants, mais les opportunités sont encore plus grandes », déclare Marie Owens Thomsen, vice-présidente principale du développement durable et économiste en chef de l’IATA.
« Les pays ont la possibilité de créer de nouvelles industries dans l’agriculture et l’énergie, et de bénéficier de l’impact catalyseur du transport aérien durable sur la croissance. »
En effet, Owens Thomsen note également que la production d’énergie renouvelable fournirait une gamme de produits couvrant de multiples industries, dont le SAF pour les compagnies aériennes n’est qu’un exemple.
« Pour concrétiser ces opportunités, nous devons unir tous les esprits autour de cette mission et tous les décideurs politiques, les organisations multilatérales, les investisseurs, les fournisseurs de solutions et le secteur du transport aérien doivent travailler ensemble », déclare-t-elle. « Une telle collaboration transformatrice peut permettre de mettre en commun les ressources et de cibler des actions significatives pour un impact plus important. »
L’IATA continue de soutenir que l’on ne peut pas s’attendre à ce que l’industrie aérienne finance de nouvelles installations, en particulier compte tenu de sa longue histoire de faibles marges bénéficiaires.
L’association s’attend également à des coûts supplémentaires de 1,4 milliard de dollars pour l’industrie aérienne mondiale liés à l’approvisionnement en SAF en 2025, mais note que ce montant pourrait atteindre 744 milliards de dollars en 2050 une fois que l’utilisation du SAF sera plus répandue et que d’autres carburants tels que l’hydrogène entreront en jeu.
« Ces chiffres soulignent la nécessité de rapidité et d’échelle pour mettre des solutions sur le marché, afin de parvenir à des émissions nettes de CO2 nulles », indique-t-il.