L’IATA a exprimé son opposition aux propositions qui verraient les vols de nuit interdits à l’aéroport de Bruxelles pour des raisons de réduction du bruit, affirmant qu’une telle décision ignorerait les obligations internationales de la Belgique.
Le ministre fédéral des Transports du pays, Georges Gilkinet, a présenté un document au cabinet le 14 juillet proposant une interdiction des vols au départ de l’aéroport de Bruxelles entre 23h00 et 06h00 à partir d’octobre 2024. La proposition limite également le bruit à d’autres moments de la journée, affectant une série d’anciens types d’avions, dont les Airbus A320 et A330, ainsi que les Boeing 737, 767 et 747.
Alors que la proposition de Gilkinet, qui est membre du parti vert Ecolo, doit encore gagner le soutien des partenaires de la coalition gouvernementale, l’association des compagnies aériennes a répondu au document au milieu un nombre croissant de mouvements anti-bruit par les législateurs. L’affaire la plus médiatisée a vu un le tribunal a récemment levé un bloc sur la réduction des vols au départ de l’aéroport Schiphol d’Amsterdam à partir de cet hiver.
« Les préoccupations de la communauté autour de l’aéroport de Bruxelles en matière de bruit doivent être entendues, mais il est profondément regrettable que (Gilkinet) ait tenté de contourner l' »approche équilibrée », qui est le processus international accepté depuis longtemps et efficace pour gérer les impacts sonores des aéroports », déclare Rafael Schvartzman, vice-président régional de l’IATA pour l’Europe.
L’« approche équilibrée » fait référence au règlement de l’Union européenne introduit en 2014 qui définit les règles et les procédures selon lesquelles toute décision de réduction du bruit doit être prise par les États membres.
L’IATA fait valoir que le règlement signifie que les restrictions de vol doivent être appliquées en dernier recours, après une « consultation détaillée et une analyse coûts-avantages », lorsque les autres mesures d’atténuation ont été épuisées.
« L' »approche équilibrée » contribue spécifiquement à atténuer le bruit tout en protégeant les avantages de la connectivité aérienne pour l’économie et la communauté à la fois à proximité de l’aéroport et dans toute la Belgique, notamment en termes de milliers d’emplois », déclare Schvartzman.
« Il est vital que le gouvernement abandonne cette proposition et s’engage plutôt dans une consultation significative avec les parties prenantes. »
L’IATA note en outre que la proposition ne tient pas compte des engagements de la Belgique dans le cadre de ses accords bilatéraux sur les services aériens.
L’affaire Schiphol montre cependant que les compagnies aériennes sont susceptibles de voir leurs opérations réduites par des problèmes de bruit, malgré les garanties apparentes du règlement de l’UE.
L’aéroport de Bruxelles lui-même avait auparavant répondu à ce qu’il appelait les « propositions de grande envergure », affirmant qu’elles auraient « des conséquences négatives sans précédent sur l’emploi, la connectivité, les exportations et l’économie en Belgique ».
Le Horaires de Bruxelles a également signalé une opposition aux propositions de la directrice générale de Brussels Airlines, Dorothea von Boxberg.