Pegasus a rétabli son orientation stratégique sur l’augmentation des facteurs de charge et des revenus auxiliaires alors que le boom des voyages post-Covid s’atténue au second semestre 2023, faisant baisser les revenus unitaires par rapport aux sommets de l’année dernière.
La compagnie aérienne turque à bas prix a souligné cette « normalisation » stratégique le 15 août en faisant état d’une « forte » performance au deuxième trimestre de cette année, au cours de laquelle elle a réalisé une marge EBITDA record pour la période avril-juin de 33,6%.
En examinant le trimestre en cours et les trois derniers mois de l’année, Pegasus explique que les comparaisons d’une année sur l’autre deviendront «de plus en plus difficiles» après l’environnement de revenu unitaire «exceptionnellement solide» au second semestre 2022. Cela a été motivé par « le rebond de la demande refoulée après la pandémie », qui avait vu les gens revenir au transport aérien dans un environnement à capacité limitée, après deux ans de restrictions de voyage.
Déjà, les rendements internationaux ont légèrement baissé d’une année sur l’autre au cours de la période avril-juin, la demande ayant perdu une partie de cet élan post-Covid. Sur la base des projections de rendement et des tendances des prix du carburant, Pegasus s’attend à ce que l’écart entre son revenu par siège-kilomètre disponible et son coût par siège-kilomètre disponible se «normalise» sur le reste de cette année.
Pourtant, la compagnie aérienne – qui a offert une capacité en hausse de 27% en glissement annuel au deuxième trimestre et en hausse de 60% par rapport à la même période en 2019 – réitère ses prévisions pour une marge d’EBITDA de plus de 30% en année pleine.
Cette prévision est intervenue après que Pegasus a vu son EBITDA au deuxième trimestre plus que doubler d’une année sur l’autre, à 221 millions d’euros (242 millions de dollars), sur des revenus en hausse de 30% à 657 millions d’euros « grâce à la croissance du trafic et à la tendance haussière continue du segment auxiliaire ».
Le chiffre d’affaires a augmenté de 61 % par rapport aux trois mêmes mois de 2019, en ligne avec la croissance de ses capacités post-Covid, qui s’est concentrée sur les marchés internationaux. En effet, alors que le nombre de passagers intérieurs de Pegasus au deuxième trimestre de 2,8 millions était en retard d’environ 1 million par rapport à son niveau d’avril à juin 2019, ses 5,1 millions de passagers internationaux étaient bien en avance sur les 3,6 millions qu’il transportait en 2019.
Le transporteur est passé à un bénéfice net de 91 millions d’euros au deuxième trimestre, contre une perte de 40 millions d’euros un an plus tôt.
Pegasus indique que ses réserves de trésorerie ont atteint 443 millions d’euros à la fin du trimestre, contre 372 millions d’euros fin 2022. Mais sa dette nette a légèrement augmenté sur la même période, passant de 2 milliards d’euros à 2,1 milliards d’euros.
Elle a terminé le deuxième trimestre avec 101 avions dans sa flotte : 46 Airbus A320neo, 31 A321neo, huit A320 et 16 Boeing 737-800.
À la mi-août, Pegasus indique que toutes ses commandes d’avions en cours concernent des A321neos, pour lesquels il a 78 engagements suite au raffermissement de 36 autres à la mi-juillet.