SpaceX, pionnier américain du lancement orbital, espère ajouter une nouvelle offre à sa liste croissante de services : le retour de stations spatiales sur Terre.
La société californienne de fusées, surtout connue pour ses propulseurs Falcon 9 réutilisables à atterrissage vertical, a remporté un contrat avec l’agence spatiale américaine NASA pour développer un nouveau véhicule capable de ramener la Station spatiale internationale (ISS) sur Terre.
La NASA a annoncé le 26 juin qu’elle avait choisi SpaceX comme maître d’œuvre pour le Véhicule de désorbitation américain (USDV), qui sera utilisé pour ramener en toute sécurité le laboratoire en orbite via une rentrée contrôlée au moment de sa mise hors service.
« La sélection d’un véhicule de désorbitation américain pour la Station spatiale internationale aidera la NASA et ses partenaires internationaux à garantir une transition sûre et responsable en orbite terrestre basse à la fin des opérations de la station », a déclaré Ken Bowersox, administrateur associé de la NASA.
L’agence spatiale américaine a indiqué que l’ISS atteindrait la fin de sa vie opérationnelle en 2030, après plus de 30 ans de vol continu. La station a été lancée pour la première fois en 1998.
Cependant, contrairement aux avions mis en veilleuse, l’ISS ne peut pas être transportée vers un entrepôt ou un cimetière pour un stockage à long terme. Lorsque l’installation multinationale atteindra la fin de sa durée de vie, elle reviendra sur Terre.
Le programme USDV vise à garantir que la rentrée se fasse de manière contrôlée, loin des zones peuplées.
Pour y parvenir, le véhicule « se rendra à l’ISS et s’amarrera à celle-ci, et effectuera le contrôle d’attitude de l’ISS, les manœuvres de translation de l’ISS, la mise en forme finale de l’orbite de l’ISS et les combustions de rentrée », selon la NASA.
Dans le cadre du contrat USDV de 843 millions de dollars, SpaceX concevra et fabriquera le vaisseau spatial de désorbite, que la NASA possédera et exploitera pendant toute la durée de la mission. Le véhicule devrait brûler à son retour à côté de l’ISS.
Le contrat USDV s’inscrit dans la continuité de la longue série de succès de SpaceX, qui s’est imposé ces dernières années comme l’acteur dominant dans les services de lancement commercial. L’entreprise soutient à la fois les clients civils et militaires aux États-Unis, notamment les vols spatiaux habités avec la capsule Crew Dragon.
SpaceX est également sous un contrat distinct avec la NASA pour fournir un lancement sans équipage et deux lancements avec équipage dans le cadre du programme américain Artemis visant à ramener des humains sur la surface lunaire. SpaceX prévoit d’utiliser son système de lancement lourd Starship, encore en cours de développement, pour ces vols, qui devraient actuellement avoir lieu avant 2027 sous le nom de missions Artemis III et Artemis IV.
SpaceX est également à l’origine du fournisseur de services Internet spatial Starlink, qui s’est avéré être un outil essentiel de communication, de commandement et de contrôle dans la guerre en Ukraine.
Le vétéran des vols spatiaux Boeing, qui était le maître d’œuvre des fusées emblématiques Saturn V qui ont propulsé les astronautes de la NASA vers la Lune pendant le programme Apollo, a eu du mal à rattraper l’avance de SpaceX.
Boeing a rejoint en début de mois le club très fermé des entreprises privées qui ont déjà transporté des astronautes vers l’ISS. La capsule Starliner de Boeing a été lancée le 5 juin, transportant deux astronautes vers la station spatiale.
Bien que l’équipage soit arrivé sain et sauf, la capsule Starliner, longtemps retardée, a développé des problèmes mécaniques alors qu’elle était amarrée à l’ISS, obligeant les astronautes à rester en orbite des semaines après leur retour prévu sur Terre.
Boeing et la NASA affirment que la capsule pourrait être ramenée sur la terre ferme en toute sécurité dans son état actuel, mais ils choisissent de procéder avec prudence.