Un cabinet de conseil en aviation a mis en garde contre une surveillance réglementaire incohérente pour les opérations de déroutement prolongé (EDTO) dans la région Asie-Pacifique.
Selon FSC Partners, une surveillance réglementaire constante est nécessaire pour la conduite sûre des opérations EDTO, qui permettent aux avions de ligne bimoteurs d’emprunter des itinéraires où le temps de déroutement vers des aérodromes alternatifs dépasse certains seuils.
L’EDTO est particulièrement important pour les compagnies aériennes exploitant des avions bimoteurs au-dessus de grandes étendues d’eau dans certaines régions de l’Asie-Pacifique.
« En général, un opérateur doit fournir des rapports trimestriels pour démontrer l’état de fonctionnement de l’équipement et répertorier tout effet concernant l’EDTO », explique le FSC.
« Toutefois, ces rapports sont souvent omis ou ne sont pas d’un niveau suffisant dans certains domaines où la surveillance est inadéquate. Il manque parfois des inspecteurs de navigabilité expérimentés et qualifiés, ce qui peut avoir un impact sur la surveillance de l’EDTO ».
Le cabinet de conseil prévient que certains opérateurs pourraient « systématiquement » mener des opérations EDTO qui ne sont pas conformes aux normes internationales et qui ne respectent pas non plus les réglementations en vigueur dans leur juridiction d’origine.
Cela représente un problème de sécurité tant pour le pays d’origine de la compagnie aérienne que pour les pays de destination.
Le FSC souligne toutefois que le non-respect n’est pas nécessairement délibéré, mais reflète un manque d’expérience parmi les compagnies aériennes et les régulateurs, d’autant plus que de nombreux personnels expérimentés ont quitté l’industrie pendant la pandémie de coronavirus.
Cependant, malgré les efforts déployés par les avionneurs et l’OACI pour améliorer la surveillance réglementaire des opérations EDTO, certains pays peuvent être lents à adopter de meilleures pratiques.
Les audits externes peuvent être utiles, mais ils risquent de devenir « de simples exercices de bureau » susceptibles de passer à côté de problèmes clés.
La FSC constate également des problèmes récurrents concernant les vols non commerciaux, tels que les vols de livraison ou les vols après maintenance. Elle estime que ces vols devraient faire l’objet d’une surveillance accrue de la part des régulateurs, qui devraient également donner des directives claires sur la conduite de ces vols.
« Les vols de livraison ou les vols d’essai techniques dépassent la norme pour la plupart des pilotes de ligne et devraient nécessiter une formation spécifique », explique le FSC.