Un général français a souligné que le chasseur de nouvelle génération (NGF) développé par la France, l’Allemagne et l’Espagne s’appuiera fortement sur la furtivité et la maniabilité, même s’il sera bien plus qu’un avion de combat traditionnel.
Le NGF est un élément essentiel du futur système aérien de combat (FCAS) des trois pays, développé par Dassault Aviation, Airbus Defence & Space et Indra, selon le général de division Jean-Luc Moritz, chef du programme FCAS pour l’armée de l’air française.
Le système envisagé comprend également des avions aéroportés d’alerte précoce et de contrôle, ainsi que des « porte-avions distants » : des avions attribuables qui collaboreront avec la plate-forme habitée.
« Le système doit être capable d’échanger de grandes quantités de données, de développer des tactiques perturbatrices utilisant l’intelligence artificielle et peut-être le calcul quantique, de rester discret et de frapper par surprise et avec précision », explique Moritz.
Moritz a fait ces remarques dans le podcast The Aerospace Advantage hébergé par le Mitchell Institute for Aerospace Studies.
Il souligne que les caractéristiques furtives et la capacité de communiquer sans être détecté seront primordiales. Il affirme que la furtivité restera très importante malgré des technologies telles que les radars basse fréquence conçus pour détecter les avions furtifs.
« Le NGF est avant tout un avion de chasse, et à ce titre sa manœuvrabilité sera particulièrement utile pour surprendre, combattre et survivre », ajoute Mortiz.
Il souligne que la maniabilité n’est pas destinée au combat aérien contre d’autres avions, mais à la capacité de survie : en particulier à l’évitement des missiles. Côté armes, les munitions hypersoniques joueront un rôle, et le FCAS cherchera à saturer les cibles, notamment en utilisant des leurres pour débusquer l’ennemi.
Les transporteurs éloignés, que Moritz décrit comme les « preneurs de risques », sont essentiels au système global, assurant la reconnaissance et d’autres fonctions. Pour garantir un nombre suffisant de personnes pour les imprévus haut de gamme, les transporteurs distants doivent être relativement peu coûteux.
L’ensemble du système sera relié au réseau cloud de combat, qui fournira une connectivité à haut débit et résiliente et garantira le partage de données fiables et à jour.
« C’est ce qui va changer notre tactique et nous permettre de confondre l’adversaire », explique Moritz.
Le pilote du NGF restera essentiel, en particulier dans un espace aérien contesté où les communications par satellite sont compromises. Grâce à l’intelligence artificielle, le pilote pourra exercer une fonction de commandement et de contrôle sur les transporteurs distants, qui fonctionnent eux-mêmes de manière autonome.
Actuellement dans sa phase de développement technologique Phase 1B, le programme européen FCAS vise à déployer une suite de capacités avancées à partir de 2040.