Vertical Aerospace doit réunir un minimum de 25 millions de dollars – une somme qui n’a toujours pas été versée au fondateur Stephen Fitzpatrick – pour garantir la continuité de son activité au cours du second semestre de l’année prochaine, a révélé la société.
À l’heure actuelle, la « piste de trésorerie projetée » s’étend jusqu’au deuxième trimestre 2025, a révélé le développeur d’avions électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) basé au Royaume-Uni dans ses résultats semestriels, publiés le 17 septembre.
Bien que se vantant de son « efficacité du capital à la pointe du secteur », au cours des six mois précédant le 30 juin, Vertical a enregistré une perte d’exploitation de 20 millions de livres sterling (25 millions de dollars), détenant à cette date des liquidités et des équivalents de trésorerie de 67 millions de livres sterling.
Mais à la mi-septembre, ce chiffre avait été réduit de 19 millions de livres sterling à 48 millions de livres sterling – l’entreprise prévoit de brûler un total de 40 à 45 millions de livres sterling au cours du second semestre, dit-elle.
Les dépenses jusqu’à la fin de l’année seront « liées à l’avancement du programme d’essais en vol piloté de Vertical », précise-t-il.
Cet effort s’est accéléré au cours du second semestre, l’entreprise ayant récemment annoncé l’achèvement des tests de vol captif utilisant le dernier prototype de son avion eVTOL VX4.
« Vertical se prépare désormais à passer aux essais pilotés en propulsion autonome, dès qu’il aura reçu l’autorisation de la CAA (Autorité de l’aviation civile) », indique-t-il.
« Les essais en vol ont déjà démontré l’incroyable stabilité de l’avion, notamment en cas d’effet de sol, l’une des conditions de vol les plus difficiles. »
Mais pour maintenir le processus sur la bonne voie et maintenir l’entreprise à flot, un financement supplémentaire est nécessaire.
« Comme annoncé précédemment, Vertical devra lever des capitaux pour financer ses opérations futures et poursuivre ses activités », indique-t-il.
«Vertical a l’intention de le faire (lever des fonds) et est en pourparlers concernant un éventuel investissement par un tiers.»
Mais la situation est encore compliquée par l’implication du fondateur Stephen Fitzpatrick. En février, il a promis d’injecter deux tranches de 25 millions de dollars dans l’entreprise, dont seule la première a été reçue.
Comme le montrent les résultats, le solde reste impayé : « La réception en temps voulu d’un montant égal ou équivalent à la deuxième tranche engagée (par Fitzpatrick) est nécessaire pour prolonger sa marge de trésorerie prévue jusqu’au troisième trimestre 2025 (à partir du deuxième trimestre 2025). »
Vertical indique être « en discussion concernant la deuxième tranche de 25 millions de dollars de l’investissement engagé ».
La pression financière s’est légèrement atténuée au premier semestre grâce à un paiement de Rolls-Royce de 34 millions de dollars, lié à l’annulation en mai d’un accord de fourniture des unités de propulsion électriques du VX4.
En outre, l’entreprise pourrait obtenir un financement supplémentaire grâce à son acceptation dans le cadre du Uncrewed Air Systems Heavy Lift Challenge du ministère de la Défense britannique.
Une initiative de 95 millions de livres sterling, le cadre vise à définir et à tester des solutions de drones de fret pour la Royal Navy pour des missions de ravitaillement de navire à navire et de navire à terre.
« L’acceptation de ce cadre signifie que Vertical peut participer aux appels d’offres lancés par la Royal Navy, facilitant ainsi l’accès de Vertical au financement de la R&D, au soutien au développement et, en particulier, à la collaboration au sein de la communauté des systèmes aériens sans équipage qu’elle fournit », explique Vertical. Son VX4 est cependant une plateforme habitée.
Entre-temps, Fitzpatrick a cherché à accroître son contrôle sur la société, en convoquant le 17 septembre une assemblée générale extraordinaire (AGE) pour voter plusieurs résolutions liées à la nomination ou à la révocation des administrateurs.
L’AGE, qui se tiendra le 30 septembre, se prononcera sur plusieurs questions, notamment sur des propositions visant à « supprimer les exigences d’indépendance de certains administrateurs nommés » et à introduire un « droit pour les actionnaires de la société détenant la majorité des actions émises et en circulation… de révoquer les administrateurs généraux par instruction écrite ».
Par ailleurs, le 16 septembre, la société américaine Vertical, cotée en bourse, a annoncé un regroupement d’actions inversé, convertissant toutes les 10 actions en une seule, afin de maintenir le prix de l’action au-dessus de 1 $, une condition de son acceptation continue à la Bourse de New York.