Bombardier et Honeywell règlent un différend juridique sur les prix des turboréacteurs à double flux

Le constructeur canadien d’avions d’affaires Bombardier et le constructeur américain Honeywell ont réglé un procès de longue date concernant les prix des moteurs et se lanceront ensemble dans un nouvel « accord stratégique » pour moderniser les plates-formes existantes de Bombardier et fournir les futurs avions.

Ce partenariat marque la fin d’une querelle de huit ans sur le prix des turboréacteurs à double flux qui propulsent les avions d’affaires super-intermédiaires Challenger 300 de Bombardier, et le début d’une nouvelle phase potentiellement lucrative, a déclaré Honeywell le 2 décembre.

La coopération avec Bombardier devrait générer une valeur estimée à 17 milliards de dollars pour Honeywell sur la durée du partenariat, bien que Honeywell cite les « coûts à court terme » de l’accord pour réduire ses perspectives financières pour l’ensemble de l’année 2024.

« Compte tenu des investissements requis associés à cet accord, Honeywell a mis à jour ses ventes pour l’année complète, sa marge sectorielle, son bénéfice ajusté par action et ses prévisions de flux de trésorerie disponibles », indique le fabricant basé en Arizona.

Honeywell a réduit ses prévisions de flux de trésorerie disponibles pour l’ensemble de l’année d’environ 500 millions de dollars à la suite de son accord avec Bombardier. Mais les sociétés n’ont pas divulgué les conditions financières. « Les termes de l’accord de règlement sont confidentiels pour les deux parties », a déclaré le constructeur.

Honeywell affirme qu’il fournira « une technologie de pointe pour les avions Bombardier actuels et futurs en matière d’avionique, de propulsion et de communications par satellite ».

« Ce nouveau partenariat crée des opportunités sans précédent pour Bombardier », a déclaré Eric Martel, chef de la direction de Bombardier. « La technologie différenciée de Honeywell est la principale raison pour laquelle nous avons décidé de construire en collaboration un avenir brillant avec eux. »

Les efforts du partenariat en matière de propulsion se concentreront sur « les évolutions de puissance, de fiabilité et de maintenabilité », à commencer par le modèle de nouvelle génération de turboréacteur à double flux HTF7000 de Honeywell.

Les HTF7000 équipent des avions d’affaires superintermédiaires, notamment la série Challenger 300 de Bombardier, le Citation Longitude de Cessna, le Legacy 450/500 d’Embraer et le G280 de Gulfstream.

La concurrence entre les équipementiers a été un facteur déterminant dans le procès intenté par Bombardier en 2016 contre Honeywell, qui concevait et fabriquait auparavant des moteurs exclusivement pour Bombardier.

La Presse Canadienne rapporte qu’un juge de la Cour supérieure du Québec a statué en janvier que Honeywell doit négocier de bonne foi avec Bombardier pour réduire le coût de ses moteurs HTF7000, et qu’elle doit fournir des documents démontrant qu’elle n’a pas vendu de moteurs à des prix inférieurs à des équipementiers concurrents tels qu’Embraer, Gulfstream et Textron Aviation, qui fabrique des avions Cessna.

Honeywell a fait appel de la décision du juge devant la Cour suprême du Canada, mais les sociétés ont déclaré le 2 décembre que « tous les litiges en cours entre les sociétés avaient été résolus ».

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