Emirates Airline espère exploiter d’ici l’été prochain les deux versions de l’Airbus A350-900 qu’elle a en commande, alors que les livraisons du jumeau gros-porteur au transporteur du Golfe s’accélèrent.
S’exprimant lors d’un événement à Dubaï le 27 novembre pour marquer l’arrivée du premier A350 d’une commande de 65 unités, le président d’Emirates, Sir Tim Clark, a déclaré que l’exemplaire initial était configuré pour des missions « régionales » allant jusqu’à 12 heures.
Pouvant accueillir 312 passagers, le bicouloir « offre un mélange polyvalent de capacité et d’autonomie » qui « permet de nouvelles destinations que nous n’avions pas envisagées auparavant », explique Clark.
Le premier avion (A6-EXA) fera ses débuts sur la liaison Dubaï-Édimbourg à partir du 3 janvier « et nous avons déjà huit autres villes prévues », explique Clark.
Les livraisons ultérieures comprendront également une « version ultra longue portée » capable d’effectuer des « missions de 16 heures » vers « presque partout dans le monde » depuis la base du transporteur à Dubaï.
Ces A350 ne seront cependant pas la variante ULR des -900 déjà exploités par Singapore Airlines qui disposent d’un système de carburant modifié permettant des vols sans escale de plus de 20h.
Au lieu de cela, Emirates ajoutera une aire de repos pour l’équipage et réduira le nombre de passagers à 298 pour permettre les vols plus longs.
Clark reste discret sur les destinations potentielles, mais affirme que le biréacteur « nous donne de bonnes jambes pour visiter de nombreuses villes que nous ne desservons pas déjà ».
Aucun détail sur la répartition entre les deux versions n’a cependant été divulgué.
Clark affirme que le modèle à plus longue portée devrait être livré « en juin ou juillet de l’année prochaine », bien que le calendrier exact dépende de l’avionneur.
Philippe Mhun, vice-président exécutif d’Airbus pour les programmes et services, refuse de dire combien d’A350 il livrera à Emirates l’année prochaine, mais affirme que le transporteur représentera une « grande partie » de la production de 2025 – quelque part dans la région des 25 -30%.
Pour l’année se terminant fin octobre – la période la plus récente pour laquelle des chiffres sont disponibles – Airbus a expédié un total de 38 A350. Bien que cela représente un rythme d’environ quatre avions par mois, la production devrait être légèrement plus élevée, autour de cinq à six avions par mois – notamment en livrant 64 unités l’année dernière, soit un peu plus de cinq par mois.
Des calculs prudents verraient Emirates recevoir au moins une douzaine d’A350 l’année prochaine, avec un total potentiellement élevé jusqu’à 20.
Cela correspondrait au calendrier précédemment dévoilé par Emirates : annonçant son engagement élargi pour les A350 lors du salon aéronautique de Dubaï l’année dernière, la compagnie aérienne a déclaré que les livraisons s’effectueraient d’août 2024 jusqu’au début 2028.
Clark affirme que le transporteur reste « expansionniste » mais a besoin de capacité supplémentaire pour atteindre ses objectifs. « Nous sommes une entité frustrée parce que nous avons besoin d’avions et nous en aurons besoin demain. »
Si Boeing avait réussi à respecter le calendrier initial pour le 777X, « nous aurions déjà eu 85 777X », explique Clark.
Les dernières prévisions de Boeing prévoient que les livraisons du 777X débuteront en 2026, bien qu’Emirates étant le troisième à recevoir le biréacteur, ses livraisons devraient avoir lieu au mieux vers la fin de l’année.
Clark dit qu’Emirates devra « attendre son heure et (Boeing) devra régler l’état dans lequel ils se trouvent » avant que le calendrier puisse être confirmé.
De plus, Clark dit qu’il n’a « aucune idée » du moment où les livraisons de ses 35 787 – un mélange de -8 et -10 – devraient commencer, « en raison des problèmes chez Boeing ».
En attendant, Emirates continue d’évaluer le potentiel d’une future commande d’A350-1000. Clark avait précédemment indiqué qu’il ne s’engagerait pas dans cette variante en raison des performances et de la durabilité de ses moteurs Trent XWB-97 dans des conditions chaudes et sablonneuses – des problèmes que Rolls-Royce a décidé de résoudre, décrivant un plan d’insertion technologique qui commencera à porter ses fruits à partir de 2028.
«Dès qu’ils auront résolu ces problèmes et qu’ils pourront le prouver… nous sommes prêts à avoir une conversation», dit-il, même si toute commande du -1000 serait d’ici «quelques années».
Bien qu’Emirates dispose de « garanties contractuelles » de Rolls-Royce pour les moteurs XWB-84 de l’A350-900, Clark ne pense pas que celles-ci seront activées : « Jusqu’à présent, nous avons entendu une très bonne histoire sur le XWB-84. »
Configurés avec trois cabines, les A350-900 d’Emirates peuvent accueillir 32 passagers en classe affaires dans une configuration 1-2-1, 21-28 en classe économique premium (2-3-2) et jusqu’à 259 en classe économique (3-3-3). .
«Nos intérieurs et configurations de sièges mis à jour nous aideront à offrir une expérience plus élevée et plus confortable aux voyageurs dans toutes les classes de cabine», déclare Clark.
« Dès que vous montez à bord, vous remarquerez la sensation d’espace et de lumière ainsi que de nombreuses fonctionnalités bien pensées et touches de luxe. »
Les sièges ont été améliorés pour tous les passagers et l’avion est équipé de la dernière génération du système de divertissement en vol ICE du transporteur.
Mhun a volé à bord de l’A350 lors de son vol de ferry au départ de Dubaï après sa livraison le 25 novembre. « Vous pouvez sentir le contact d’Emirates », dit-il, et loue « l’énorme coopération » entre les deux hommes pour lui donner vie.
