GE Aerospace et Kratos se sont associés pour fournir un nouveau turboréacteur destiné à propulser une nouvelle génération de petits avions militaires sans pilote.
Le fournisseur de propulsion et fabricant de véhicules aériens sans pilote (UAV) a annoncé cette initiative le 22 juillet au salon aéronautique de Farnborough, les dirigeants des deux sociétés signant un accord de développement conjoint.
Contrairement à la gamme actuelle de moteurs GE Aerospace, qui sont conçus pour des performances aérodynamiques maximales pour les avions habités, la nouvelle offre sera une option plus petite et peu coûteuse avec une durée de vie beaucoup plus courte.
Ce changement de cap est motivé par l’intérêt croissant des opérateurs militaires pour les jets autonomes et bon marché.
« Nos clients ont clairement indiqué qu’ils avaient besoin d’un coût réduit », explique Amy Gowder, directrice générale de GE Aerospace Defense & Systems. « Ils n’ont pas besoin du même niveau de cycles multiples, de la même fiabilité, d’une certaine durabilité, d’un entretien, d’une réparation et d’une révision que de nombreuses applications habitées pour moteurs ont exigé jusqu’à présent. »
L’US Air Force (USAF) a fait de ces avions low cost un pilier essentiel de sa future stratégie de puissance aérienne. Connu sous le nom d’avions de combat collaboratifs (CCA) au sein du Pentagone, le concept vise à produire rapidement un grand nombre d’avions de combat sans pilote, qui peuvent compléter un nombre réduit de chasseurs habités de plus en plus coûteux.
Kratos a été l’un des premiers à développer de tels véhicules. L’USAF et le Corps des Marines des États-Unis ont tous deux obtenu le XQ-58 Valkyrie pour des tests. Cependant, l’entreprise n’a pas été retenue pour la première série de contrats CCA attribués plus tôt cette année.
Le service prévoit de lancer une deuxième phase de développement du CCA à l’avenir.
Le nouveau partenariat avec GE Aerospace semble faire partie d’une stratégie qui pourrait voir Kratos entrer initialement sur le marché du CCA en tant que fournisseur de propulsion et non pas uniquement en tant que constructeur d’avions.
« Cela va sans aucun doute nous aider à commercialiser nos moteurs communs », déclare Eric DeMarco, directeur général de Kratos. « Cette classe de turboréacteurs se situe au cœur de la gamme des drones, des missiles, de certaines munitions rôdeuses (et) d’une masse abordable. »
Kratos estime que le marché potentiel total pour une telle classe de moteurs pourrait atteindre « plusieurs milliers ». DeMarco note que Kratos explore le concept depuis plusieurs années et qu’il est en pourparlers sérieux avec GE Aerospace depuis plus d’un an.
« Nous avions besoin d’un partenaire de taille », explique-t-il. « Ce sont des choses que nous ne pouvons tout simplement pas faire seuls dans le délai imparti pour être les premiers sur le marché et gagner. »
Gowder note que le groupe motopropulseur sans nom ne sera pas exclusif aux plateformes Kratos, mais sera proposé au marché plus large.
« Nous allons devenir un fournisseur de services aux commerçants », explique-t-elle. « De nombreux clients et plateformes souhaitent nous contacter. »
Le nouveau moteur sera provisoirement commercialisé sous le nom de GEK 800, en référence à l’objectif actuel en matière de poussée.
« À l’heure actuelle, le moteur est efficace entre 800 et 3 000 livres », explique DeMarco. Il ajoute que le nouveau produit fera partie d’une « famille de moteurs » plutôt que d’une solution unique et universelle.
Le groupe motopropulseur aura probablement une durée de vie de plusieurs centaines de cycles, note Gowder, par rapport aux moteurs GE Aerospace actuels qui sont conçus pour une capacité beaucoup plus robuste de 2 000 à 10 000 cycles.
Le Pentagone étudie encore exactement les capacités qu’il attend des CCA, ce qui, selon Gowder, déterminera les spécifications finales du moteur.
« À mesure que les exigences deviennent de plus en plus claires, nous allons préciser précisément ce dont il s’agit », dit-elle.
Ce que l’on sait déjà, ajoute Gowder, c’est que la conception finale pourrait alimenter un véhicule réutilisable à sens unique ou à faible cycle sans la « grande queue de MRO » associée aux moteurs traditionnels et aux avions avec équipage.