La Royal Air Force et l’armée de l’air française ont déployé conjointement un groupe de chasseurs, de ravitailleurs et de transports en Asie-Pacifique.
Les forces aériennes des deux pays sont au milieu d’un exercice baptisé Griffin Strike, qui voit un avion de transport multirôle Airbus A330 Voyager de la RAF et six Eurofighter Typhoon faire équipe avec deux avions de ravitaillement français A330 Phenix, deux A400M français et trois Dassault Rafale.
La mission Griffin Strike fait partie de l’exercice français Pegase 2024, qui, comme les précédentes éditions de Pegase, prévoit le déploiement de chasseurs, de ravitailleurs et de transporteurs dans la région Asie-Pacifique. Cette année marque la première fois que l’armée de l’air française travaille avec ses alliés sur ce déploiement à longue distance.
« Nous essayons de donner un exemple concret de la manière dont la force expéditionnaire interarmées combinée est capable de travailler avec des alliés comme les Britanniques », explique le général de brigade de l’armée de l’air française Guillaume Thomas.
Thomas a fait ces remarques à Singapour, où le premier élément de la mission Griffin Strike – comprenant un A330 Phenix français, un A400M français et trois Typhoon de la RAF – effectuait sa deuxième escale de la mission après une première escale aux Émirats arabes unis.
Thomas affirme que si la France et d’autres alliés de l’OTAN pratiquent régulièrement l’interopérabilité en Europe, il est beaucoup moins courant de travailler ensemble sur un déploiement intercontinental à si longue portée.
Parallèlement à l’opération Griffin Strike, l’armée de l’air française mène la mission Pacific Skies, qui voit des A330, des A400M et des Rafale français voler vers l’Asie-Pacifique via le Canada et l’Alaska. Cet effort est mené avec des Eurofighter de deux autres alliés de l’OTAN, l’Allemagne et l’Espagne.
L’objectif ultime des deux missions est Darwin, en Australie, où l’exercice biennal de combat aérien Pitch Black doit se tenir ce mois-ci.
Le capitaine de groupe de la RAF, Pete Thorbjornsen, affirme qu’un élément clé consiste à tester le commandement et le contrôle depuis un quartier général conjoint à Lyon dans les limites extrêmes impliquées dans la mission.
« Nous n’avons jamais fait cela auparavant », dit-il. « Cela nous relie au Royaume-Uni, mais c’est contrôlé par des officiers britanniques et français à Lyon. »
Selon Thorbjornsen, la mission a fait l’objet d’une préparation considérable, étant donné les différences importantes dans les procédures entre les deux forces aériennes.
Il donne un scénario hypothétique dans lequel un chasseur aurait un problème en vol pendant le déploiement.
« Que voulez-vous que le pétrolier fasse ? Que se passe-t-il si vous êtes en travers de l’Inde et que les Indiens ne vous attendent pas ? Détournez-vous un avion ? Détournez-vous deux avions ? Le MRTT suit-il ? Ou utilisez-vous l’avion de soutien A400M pour suivre ? Essayer de comprendre comment chacun opère et réagit aux événements était essentiel avant de mener réellement (la mission) au cours de la semaine dernière. »