L'exploitation de l'hydrogène alimentera la croissance de UK PLC

Les ingénieurs et les commentateurs du secteur ont plaisanté pendant des décennies en affirmant que « l’hydrogène sera toujours le carburant du futur ». Certains répètent encore cette phrase, mais elle ne suscite plus autant de rires qu’auparavant.

Il existe un consensus croissant dans tous les secteurs et industries – et notamment dans l’aviation – sur le fait que l’utilisation généralisée de l’hydrogène comme vecteur énergétique devient technologiquement et commercialement réalisable. Ce sentiment partagé d’optimisme éclairé est le résultat des avancées réalisées dans le domaine de la production, du stockage, du transport et de l’alimentation en hydrogène – ainsi que, bien sûr, des avancées dans les technologies de transmission.

Le recul du scepticisme a révélé un riche gisement d’opportunités, déclenchant une vague d’investissements privés et publics qui ne profiteront qu’à ceux qui ont accumulé les ressources, les connaissances et l’expertise adéquates. Tirer parti de cette opportunité est, en théorie, facultatif, mais ne pas en profiter aura des conséquences – pour les acteurs du secteur privé au sein de l’industrie, mais aussi pour les gouvernements qui cherchent à revendiquer et à conserver leur part dans l’avenir de l’énergie et des transports.

En tant que principaux partenaires de HyFIVE, un consortium britannique récemment annoncé qui pilote le développement de systèmes de carburant à hydrogène, Marshall comprend que les investissements nécessaires et les récompenses potentielles de l’hydrogène s’étendront bien au-delà de la tactique : UK PLC doit chercher à débloquer des avantages à long terme en termes d’emplois, de compétences, d’investissement, de propriété intellectuelle, d’exportations et de chaînes d’approvisionnement locales.

Développer la compétitivité internationale du Royaume-Uni

L’hydrogène est sur le point de devenir l’un des champs de bataille les plus féroces de la propriété intellectuelle au monde. Le temps étant de plus en plus compté, il est essentiel d’agir rapidement et de placer le Royaume-Uni à l’avant-garde de l’économie émergente de l’hydrogène grâce à une approche équilibrée de l’implication des universitaires et des industriels, avec le soutien du gouvernement.

C’est pourquoi le consortium HyFIVE, dirigé par les partenaires industriels Marshall, GKN Aerospace et Parker Meggitt, a également recruté trois des meilleurs centres de recherche du Royaume-Uni pour la R&D spécialisée autour de la technologie de l’hydrogène cryogénique : l’Université de Manchester, l’Université de Bath et l’Université de Cardiff.

Portrait de Bob Baxter

Avec le soutien d’une politique gouvernementale solide, les partenariats industriels-universitaires tels que HyFIVE garantiront que le Royaume-Uni construise et maintienne un « fossé » d’une largeur et d’une profondeur suffisantes pour préserver son leadership en matière de propriété intellectuelle pour les années à venir.

L’hydrogène représente également une opportunité sans précédent pour exporter des produits et services fabriqués au Royaume-Uni vers le reste du monde. Après tout, le marché total accessible à l’hydrogène dans l’aviation devrait s’élever à près de 60 milliards de livres sterling d’ici 2050, les systèmes de carburant représentant plus de la moitié de ce montant. L’ampleur de l’hydrogène dans l’aérospatiale profitera autant aux exportateurs qu’elle pénalisera les importateurs. Le Royaume-Uni ne devrait pas envisager de figurer dans cette dernière colonne.

En outre, la promotion d’une production nationale saine de systèmes de carburant à hydrogène et de groupes motopropulseurs destinés à l’exportation aura un effet d’entraînement considérable sur l’ensemble de l’industrie aérospatiale du Royaume-Uni, amenant probablement la production d’autres composants d’aéronefs sur nos côtes.

Une nouvelle génération d’emplois et de compétences

Les technologies aérospatiales ont certes progressé rapidement au cours des dernières décennies, mais les avancées dans les technologies de base des avions ont été en grande partie progressives. L’hydrogène change la donne, plaçant notre industrie devant un véritable point d’inflexion technologique – et avec lui, une multitude de défis.

Bien entendu, l’hydrogène ne remplacera pas immédiatement les stocks de carburants conventionnels, mais il créera une demande pour de nouveaux emplois et de nouvelles compétences, et le Royaume-Uni doit être prêt à répondre à cette demande.

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Du seul point de vue de notre propre consortium, nous estimons qu’une exploitation réussie de la technologie HyFIVE avec le soutien du gouvernement pourrait conduire à la création de 2 500 emplois dans le secteur manufacturier au Royaume-Uni d’ici 2050, en plus de centaines d’emplois en R&D dans le même délai.

L’économie de l’hydrogène est vouée à créer de nouveaux emplois, mais elle nécessitera également une adaptation importante aux nouvelles normes de compétences et de formation. Dans un secteur déjà confronté à un déficit de compétences important et à une main-d’œuvre vieillissante, cela représente à la fois un obstacle potentiel et une opportunité de former une nouvelle génération de talents.

Premièrement, nous devons veiller à ce que les prestataires de formation disposent d’informations sur le type de profils dont nous prévoyons avoir besoin dans les années à venir. Deuxièmement, nous devons guider l’évolution des normes d’apprentissage et des cursus universitaires autour de l’hydrogène, tout en soutenant la création de centres de formation dédiés dans les pôles du nouvel écosystème de l’hydrogène.

Là encore, cela ne peut se faire que grâce à une collaboration entre l’industrie et le monde universitaire. C’est pourquoi nous avons conçu HyFIVE dans le but de créer une présence à l’échelle du Royaume-Uni de partenaires clés avec des installations de formation s’étendant de Bath, Bristol et Cardiff à Cambridge, Manchester et au-delà. Au cours des prochaines années, avec un soutien supplémentaire du gouvernement, nous prévoyons d’étendre ce réseau de connaissances sur l’hydrogène à des centres universitaires d’excellence dans tout le Royaume-Uni.

Stimuler l’investissement

Au-delà des exportations, de la propriété intellectuelle, des emplois, des compétences et de la formation, l’hydrogène devrait dynamiser les investissements nationaux dans les installations et la R&D, tout en suscitant une demande qui peut être satisfaite par une chaîne d’approvisionnement nationale comprenant des grandes et des petites entreprises.

Par exemple, Marshall, GKN et Parker Meggitt estiment que le projet HyFIVE à lui seul générera des millions de livres sterling de dépenses supplémentaires au Royaume-Uni une fois terminé, dont une grande partie proviendra de la recherche et du développement supplémentaires des partenaires du consortium. Globalement, l’impact économique de l’hydrogène dans l’aérospatiale britannique et les secteurs adjacents pourrait être bien plus important.

Infographie Hyfive_3-06

De manière plus générale, l’existence d’un consortium comme HyFIVE favorisera la croissance d’une chaîne d’approvisionnement en hydrogène cryogénique au Royaume-Uni. Même sur la base de nos consultations initiales avec des sous-traitants potentiels, nous avons déjà vu comment les fournisseurs de l’aérospatiale se préparent désormais à améliorer leurs compétences en cryogénie et en hydrogène, tandis que les fournisseurs du côté de la science cryogénique et du côté médical ont également commencé à se pencher sur de nouvelles activités potentielles dans l’aérospatiale.

Cette tendance profitera aux PME de tout le Royaume-Uni, en particulier à celles qui disposent de capacités hautement spécialisées pouvant être adaptées à faible risque pour capitaliser sur les nouvelles opportunités offertes par l’hydrogène.

Saisir l’opportunité

Il est tentant de considérer la lutte pour le leadership technologique dans un domaine frontalier comme l’hydrogène comme un exercice de vanité, le seul inconvénient de ne pas être compétitif étant une perte de face sur la scène internationale.

En réalité, l’hydrogène est un enjeu incontournable dont l’issue pourrait révolutionner notre économie de la connaissance, stimuler la croissance nationale et assurer notre pertinence – et notre importance – continues dans les secteurs de l’aérospatiale et de l’énergie.

Ce résultat ne sera atteint que si des partenaires industriels partageant les mêmes idées unissent leurs forces pour collaborer de manière à ce que chacun puisse exploiter ses atouts. De même, les principaux groupes de recherche universitaire doivent avoir une place égale à la table des négociations pour guider le développement des technologies et des produits en partageant leur savoir-faire spécialisé. Enfin, le soutien du gouvernement est un catalyseur essentiel qui permettra de réduire les barrières à l’entrée, de réduire les risques de collaboration, de favoriser la création de nouvelles compétences et de normes de formation et de fixer un ensemble cohérent d’objectifs auxquels l’industrie et le monde universitaire peuvent aspirer collectivement.

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