La Norvège va acquérir une flotte de véhicules aériens sans équipage (UAV) « à longue portée » pour les missions de surveillance maritime dans le cadre d’une proposition d’augmentation à long terme des dépenses de défense.
Oslo a annoncé le 5 avril qu’elle dépenserait 600 milliards de couronnes norvégiennes (56 millions de dollars) supplémentaires pour la défense au cours des 12 prochaines années – pour un budget total de 1 600 milliards de couronnes norvégiennes – jusqu’en 2036, dans le cadre de son « engagement de défense norvégien ».
Consciente de ses « intérêts maritimes considérables » et de sa « proximité immédiate avec la force sous-marine nucléaire russe », Oslo affirme que « maintenir une connaissance de la situation dans le Grand Nord et dans l'Atlantique Nord est primordial ».
Même si une grande partie des dépenses prévues sera allouée aux moyens navals – notamment de nouvelles frégates et sous-marins – plusieurs nouveaux avions sont également répertoriés dans les propositions.
Le plus important d’entre eux est l’acquisition de nouveaux drones pour les opérations de patrouille maritime.
« Pour renforcer la connaissance de la situation, les forces armées se procureront, dans le cadre de la coopération internationale avec leurs alliés, des drones à longue portée dotés de capteurs et de systèmes de surveillance des zones maritimes d'intérêt dans le nord », précise le document.
La Norvège achète déjà une flotte de cinq avions de patrouille maritime Boeing P-8 Poséidon habités et, dans le cadre des dernières propositions, elle ajoutera également un simulateur pour ce type qui sera basé à Evenes.
En outre, Oslo achètera une nouvelle flotte d'hélicoptères de guerre anti-sous-marine, pour combler le déficit de capacités laissé par le retrait anticipé de sa flotte NH Industries NH90.
« Des hélicoptères maritimes dotés d'une capacité de guerre anti-sous-marine seront acquis pour fonctionner dans le cadre du système de frégates », indique-t-il.
La Norvège a déjà signé pour six Sikorsky MH-60R en remplacement des NH90 qu'elle utilisait pour les opérations de soutien des garde-côtes.
De nouveaux giravions seront également acquis pour l'armée et les forces spéciales, indique le document, jetant le doute sur la portée d'une mise à niveau prévue pour l'inventaire actuel de Bell 412.
Oslo a annoncé en 2023 qu’elle avait repoussé l’acquisition de nouveaux hélicoptères des forces spéciales et qu’elle procédait plutôt à la modernisation de neuf de sa flotte de 18 hélicoptères 412.
Initialement prévus pour être retirés du service en 2026, les anciens hélicoptères devaient servir pendant au moins 15 ans supplémentaires, mais cette période semble avoir été réduite à environ cinq ans suite à une mise à niveau intermédiaire.
La Norvège affirme qu'« un nombre suffisant de Bell 412 seront mis à niveau pour rester prêts » jusqu'à ce que de nouveaux hélicoptères soient en place, qu'elle souhaite acquérir dès que possible.
Le projet de modernisation des 412 allait à l'encontre de l'avis du chef des forces armées, qui a déclaré que la stratégie la plus rentable serait de standardiser le parc d'hélicoptères norvégiens autour d'un seul type.
La Norvège achètera également un Lockheed Martin C-130J supplémentaire, révèle le rapport.
« Le plan engage ce gouvernement, les futurs gouvernements et le Parlement dans le temps », a déclaré le Premier ministre Jonas Gahr Store.
« Il assure la prévisibilité et la stabilité à long terme pour les personnes et les investissements dans les forces armées, et cet engagement envoie un signal important à nos alliés et à d’autres. » Les propositions vont maintenant être soumises au Parlement pour approbation.
Cette histoire a été mise à jour avec des informations supplémentaires sur la mise à niveau du Bell 412.