L’armée de l’air américaine a lancé des frappes aériennes en Syrie alors que le dictateur déchu Bashar Assad fait son apparition en Russie et que les questions se multiplient quant à la présence de la puissance aérienne russe au Moyen-Orient.
Les frappes aériennes du 8 décembre ont été menées contre le groupe terroriste État islamique (EI) dans le centre de la Syrie, selon le commandement central de l’armée américaine.
Les avions impliqués dans les frappes comprenaient des bombardiers Boeing B-52, des F-15 et des Fairchild A-10. Plus de 75 cibles comprenant « des dirigeants, des membres et des camps de l’Etat islamique » ont été touchées.
Ces frappes faisaient suite à l’effondrement de la dictature d’Assad suite à l’avancée rapide des rebelles dans l’est du pays.
« Il ne devrait y avoir aucun doute : nous ne permettrons pas à l’EI de se reconstituer et de profiter de la situation actuelle en Syrie », a déclaré le général Michael Kurilla, qui commande le commandement central.
« Toutes les organisations en Syrie doivent savoir que nous les tiendrons pour responsables si elles s’associent ou soutiennent l’EI de quelque manière que ce soit. »
L’agence de presse officielle russe, Tasscite des sources du Kremlin disant qu’Assad et sa famille se trouvent désormais à Moscou, apparemment à la suite d’un départ urgent de Syrie.
Tass ne mentionne pas comment Assad s’est rendu en Russie, mais il y a des spéculations selon lesquelles il aurait quitté Damas à bord d’un Ilyushin Il-76 (YK-ATA) de la compagnie aérienne syrienne. Les sites de suivi des vols montrent que cet avion a effectué pour la dernière fois le vol RB9218 tôt le matin du 8 décembre et que le contact avec l’avion a été perdu près de Beyrouth.
Des spéculations en ligne suggèrent que l’avion, avec son transpondeur peut-être éteint, aurait pu se rendre à la base aérienne syrienne de Khmeimim à Lattaquié, où Assad et sa famille sont ensuite montés à bord d’un Il-76 russe à destination de Moscou.
L’effondrement du régime d’Assad soulève des questions quant au maintien de la présence russe à Khmeimim. Dans les années 2010, les avions de combat russes opérant depuis cette base ont contribué à soutenir le régime brutal d’Assad pendant la guerre civile en Syrie.
Un rapport du 9 décembre de Tasscitant des sources du Kremlin, indique que la Russie a reçu des garanties de sécurité de la part des forces rebelles pour les bases et les missions diplomatiques russes dans le pays. Mais pas plus tard que le 7 décembre, Tass avait rapporté que des avions de combat russes et syriens avaient frappé les forces rebelles près de la ville de Homs, « tuant des dizaines de terroristes, leurs véhicules et leur équipement ».
Les publications sur les réseaux sociaux suggèrent que les forces russes pourraient être en train d’évacuer Khmeimim ainsi que la base navale de Tartous, la seule base navale de Moscou en Méditerranée.
La perte de l’accès à Khmeimim réduirait la capacité de Moscou à projeter sa puissance aérienne au Moyen-Orient, en Méditerranée orientale et en Afrique.