Le Canada est autorisé à acheter des armements avant la décision sur les drones

Le Canada a été autorisé à acheter pour 313 millions de dollars d’armements pour une flotte de véhicules aériens sans pilote (UAV) General Atomics Aeronautical Systems MQ-9B, malgré le fait qu’Ottawa ne possède actuellement aucun avion de ce type.

Le Département d’État américain, qui a l’autorité réglementaire sur les exportations d’armes, a donné son accord le 15 septembre à une éventuelle vente de munitions et d’autres systèmes embarqués. Le montant total est évalué à 313 millions de dollars (420 millions de dollars canadiens).

« Cette proposition de vente soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la capacité militaire du Canada, un allié de l’OTAN », a déclaré le département d’État.

Le paquet comprend 219 missiles Lockheed Martin AGM-114 Hellfire II, 18 kits de queue de munitions d’attaque directe conjointe Boeing et des bombes à usage général Mk82 à intégrer aux MQ-9B, qui ont été demandés par Ottawa selon le département d’État. Il acquerrait également 12 radars multimodes General Atomics Lynx.

« La vente proposée améliorera la capacité du Canada à faire face aux menaces actuelles et futures en permettant des patrouilles de surveillance et de reconnaissance sans pilote de ses territoires du nord de l’Arctique », indique la décision.

Cependant, il est peu probable que ces munitions soient mises en service immédiatement.

Bien qu’Ottawa ait un programme ouvert pour acquérir des drones pour l’Aviation royale canadienne (ARC), le gouvernement n’a pas encore émis de contrat pour la plate-forme qu’il appelle le système d’avion télépiloté (RPAS).

Selon le ministère de la Défense nationale du Canada, L3Harris et General Atomics ont été sélectionnés comme finalistes pour être le maître d’œuvre du programme RPAS, le gouvernement américain étant répertorié comme partenaire dans l’appel d’offres de General Atomics. Cependant, L3Harris s’est retiré de la compétition en juin 2022.

Le projet RPAS vise à dépenser jusqu’à 3,71 milliards de dollars pour acquérir une flotte de drones télépilotés pour soutenir les missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, en plus d’offrir une capacité de frappe de précision.

General Atomics a présenté son MQ-9B SkyGuardian, la dernière itération du drone MQ-9A Reaper testé au combat de la société, lui-même issu du MQ-1 Predator.

Les SkyGuardians pour RPAS seraient vendus au Canada via des ventes commerciales directes, selon l’approbation du département d’État pour les munitions.

L3Harris avait réuni une coalition de fournisseurs pour son offre RPAS, que la société appelle Team Artemis. Le collectif, aujourd’hui disparu, comprenait ATCO Frontec, Canadian UAVs et les filiales canadiennes d’Airbus Defence & Space, Lockheed Martin et Pratt & Whitney.

L’offre de L3Harris Artemis était basée sur un Heron TP d’Israel Aerospace Industries, spécialement modifié pour répondre aux spécifications canadiennes en matière de RPAS. Parmi ces exigences spécialisées figure la capacité d’opérer dans des environnements par temps froid.

Ottawa prévoit terminer l’évaluation de la proposition de General Atomics d’ici la fin de 2023, avec un contrat qui devrait être attribué en 2024.

La livraison des premiers aéronefs RPAS de l’ARC aura lieu entre 2026 et 2027, et la flotte d’UAV atteindra sa pleine capacité opérationnelle d’ici 2033.

Article mis à jour le 20 septembre pour clarifier que L3Harris a retiré son offre RPAS.

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