Les compagnies aériennes ont une forte demande de carburant d’aviation durable (SAF), mais le secteur de l’énergie doit investir dans ses capacités pour garantir un approvisionnement suffisant, selon le chef de l’Association des compagnies aériennes d’Asie-Pacifique (AAPA).
Subhas Menon, directeur général de l’AAPA, affirme que des investissements dans les infrastructures SAF sont nécessaires de toute urgence pour garantir que des quantités suffisantes soient produites pour aider les compagnies aériennes à réduire leurs émissions à court terme.
« Atteindre les objectifs de développement durable est essentiel au succès futur du secteur du transport aérien international et à son rôle continu en tant qu’agent de développement social et économique », déclare Menon.
« Les événements météorologiques extrêmes et les températures record en 2023, proches des seuils de réchauffement climatique fixés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies, sont un appel clair à tous les acteurs de l’industrie, en particulier aux gouvernements et aux fournisseurs de carburant, pour qu’ils intensifient leurs efforts en matière de durabilité et qu’ils veillent à ce que l’aviation est en mesure d’atteindre son objectif de zéro émission nette de carbone d’ici 2050. »
Menon a fait ces remarques aux médias lors de la 67e Assemblée des présidents de l’AAPA qui se déroule à Singapour.
Menon ajoute que le secteur aérien est « agnostique » quant aux matières premières entrant dans la fabrication du SAF, car cela dépend de la situation locale. Les SAF peuvent être produits n’importe où, mais les matières premières diffèrent selon les zones géographiques.
« Nous disposons de combustibles fossiles qui ne peuvent être exploités que dans certaines parties du monde, alors que lorsqu’on parle de matières premières pour les carburants d’aviation durables, on les trouve partout. »
Il donne l’exemple des déchets municipaux, des résidus agricoles et des résidus forestiers. Ceux-ci sont disponibles dans toutes les régions du monde en différentes quantités.
«Mais nous avons besoin de raffineries et nous n’en avons pas assez», déclare Menon. « Nous avons besoin des majors pétrolières qui disposent des moyens et des compétences nécessaires pour assurer la transition. Nous avons besoin qu’ils entrent en jeu, et nous avons besoin que les gouvernements fournissent le cadre de soutien nécessaire en termes d’incitations et de subventions pour faire de ce rêve une réalité.
Menon ajoute que les dirigeants des compagnies aériennes accordent une attention particulière à un autre domaine qui pourrait contribuer à réduire les émissions : l’optimisation des trajectoires de vol sous la forme d’opérations basées sur la trajectoire (TBO).
Les TBO ont le potentiel de donner aux pilotes et à d’autres parties prenantes, telles que l’équipe de régulation d’une compagnie aérienne, une bien meilleure connaissance de la situation sur les conditions qui pourraient affecter l’itinéraire d’un vol, et leur donnent suffisamment de temps pour demander des ajustements afin d’améliorer l’efficacité et la vitesse – et ainsi réduire la consommation de carburant.
Les régulateurs régionaux travaillent dans l’espace TBO, et les fournisseurs de services de navigation aérienne de Chine, d’Indonésie, du Japon, de Nouvelle-Zélande, des Philippines, de Singapour, de Thaïlande et des États-Unis ont récemment conclu un accord pour un projet TBO Pathfinder, qui démontrera son utilisation. dans la région d’ici quatre ans.
« Les PDG des compagnies aériennes sont très attachés aux TBO et ils veulent voir quelles opportunités ils peuvent en tirer », explique Menon.
« Certaines autorités aéronautiques sont plus proactives et se sont adressées à nos PDG pour en parler et leur avoir fait part de leurs projets sur la manière d’utiliser les TBO. »