Un haut responsable de l’US Air Force (USAF) suggère qu’il serait prudent d’envisager d’acquérir beaucoup plus de bombardiers Northrop Grumman B-21 Raider étant donné la nature actuelle des menaces.
S’adressant au Mitchell Institute, le général Thomas Bussiere de l’USAF, commandant du Global Strike Command, a souligné le caractère critique du B-21 compte tenu de la flotte vieillissante de bombardiers de l’USAF.
« Le B-21, à mon avis, est le système d’armes le plus sophistiqué jamais construit par des mains humaines… il fournira à notre nation, au ministère de la Défense et aux commandants combattants la capacité de négocier en position de force. »
L’avion est encore en cours d’essais en vol. Lorsqu’on lui a demandé quand l’avion serait déployé, Bussière a répondu en un seul mot : « Bientôt ».
Northrop a reçu l’autorisation de démarrer la production initiale à faible cadence du type furtif en janvier. L’USAF a précédemment annoncé qu’elle recevrait ses premiers B-21 opérationnels au milieu des années 2020.
Les plans existants prévoient l’acquisition de 100 B-21, en remplacement du Boeing B-1B à ailes battantes, ainsi que du furtif Northrop B-2. Les B-21 rejoindront les 76 B-52 que l’USAF est en train de mettre à niveau vers le standard B-52J bien amélioré.
Le B-21 offrira une capacité de frappe « de remplacement », tandis que les B-52J serviront de plates-formes de frappe « à distance ».
Bussière note que la demande pour les 141 bombardiers de l’USAF est forte. Il observe que les B-1 et B-2 ont mené des opérations de combat au Moyen-Orient cette année et que les bombardiers, dont le B-52, sont régulièrement chargés de rassurer les alliés et de « montrer le drapeau américain ».
Compte tenu de la demande de bombardiers, Bussière estime qu’il est pertinent de discuter de la possibilité d’accélérer l’acquisition des B-21, et éventuellement d’en obtenir plus que les 100 qui constituent le programme officiel de référence.
« Je pense que la plupart des professionnels de la sécurité nationale examineraient le B-21 et le calendrier de production actuel et (demanderaient si) nous pourrions envisager d’évaluer si nous pouvons ou non accélérer cela en fonction de l’âge de la flotte B-2 et B-1 », » dit Bussière.
« C’est une question prudente à la lumière des menaces qui existent et de la demande de bombardiers. »
Il note que les responsables de l’USAF ont précédemment déclaré que 220 bombardiers seraient nécessaires. Il estime toutefois que ce chiffre devrait être révisé compte tenu de l’évolution de la situation géopolitique.
« Il y a au moins cinq ans, (les dirigeants de l’armée de l’air) ont déclaré publiquement et ont témoigné devant le Congrès que 220 bombardiers – lorsque nous passerons enfin aux B-52J et B-21 – est le nombre dont la nation aurait besoin. Ces données et la taille de la flotte doivent probablement être réévaluées en fonction du monde tel que nous le voyons aujourd’hui.