Les autorités aéronautiques malaisiennes ont averti les opérateurs des dangers et des problèmes liés aux opérations à proximité ou au-dessus des zones de conflit.
Cet avertissement fait suite à l'attaque de drones et de missiles iraniens contre Israël le 13 avril, qui a incité plusieurs pays du Moyen-Orient à fermer temporairement leur espace aérien.
Alors qu’Israël n’a pas encore répondu à l’attaque iranienne, de nouvelles éventualités militaires pourraient perturber fortement le transport aérien au Moyen-Orient, qui se situe entre les principales paires de villes aériennes de l’Asie-Pacifique et de l’Europe.
« Les zones de conflit dans (cette) région présentent des défis uniques en raison de leur imprévisibilité et de leur évolution rapide », déclare l'Autorité de l'aviation civile de Malaisie.
« Les principaux risques pour les avions civils opérant à proximité ou au-dessus de zones de conflit actives comprennent les missiles sol-air à longue portée, les irrégularités de coordination et le risque d'erreur de calcul ou d'identification par les systèmes de défense aérienne. Compte tenu du manque de mesures d’atténuation disponibles contre de telles menaces, une approche systématique de l’évaluation des risques est donc cruciale.
La CAAM affirme que la région d’information de vol de Téhéran et l’espace aérien qui lui est adjacent pourraient contenir des « risques sérieux », précisant qu’il pourrait y avoir des fermetures dans l’espace aérien adjacent à mesure que la situation évolue.
La Malaisie et l’Iran ont une expérience amère en matière de missiles sol-air (SAM). En juillet 2014, les forces soutenues par la Russie opérant sur le territoire ukrainien ont abattu un Boeing 777-200ER de Malaysia Airlines assurant la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, tuant 283 passagers et 15 membres d'équipage.
Et en janvier 2020, un équipage iranien du SAM a abattu un 737-800 d’Ukraine International Airlines au départ de Téhéran, le prenant pour un missile de croisière américain, faisant 176 morts.
L'autorité malaisienne suggère aux opérateurs « de faire preuve d'une extrême prudence » dans la région et de surveiller attentivement le contrôle du trafic aérien et d'autres directives.
Il conseille également aux exploitants de procéder à des évaluations des risques ou des itinéraires, ainsi que des « aérodromes de dégagement prévus au décollage, à la destination et en route ».
« L'absence de toute restriction dans l'espace aérien étranger ne devrait pas empêcher l'exploitant aérien de prendre sa propre décision sur les risques de sûreté et de sécurité de l'espace aérien à traverser », ajoute la CAAM.
« Les exploitants aériens sont responsables de mener des évaluations détaillées des risques, adaptées à leur géographie opérationnelle, leurs types d'opérations et l'étendue de leurs activités. »