Une initiative soutenue par le gouvernement français a démontré la faisabilité de propulser un avion léger à l’aide d’un moteur à combustion alimenté à l’hydrogène liquide, les résultats montrant même des performances légèrement améliorées par rapport à un équivalent fonctionnant au kérosène.
Les démonstrations au sol dans le cadre du projet BeautHyFuel se sont achevées en septembre – les premiers résultats n’ont cependant été divulgués que le 13 janvier – après avoir accumulé un total cumulé de 23 heures d’autonomie. Les températures extérieures lors des tests à Grenoble allaient de -5°C (23°F) à 35°C.
Utilisant une turbine régénérative TP-R90 de 141 ch (105 kW) fournie par la start-up Turbotech, le système de bout en bout comprenait également un réservoir de stockage cryogénique développé par Air Liquide et un système d’alimentation et de contrôle du carburant de Safran. Parmi les autres partenaires du consortium composé de cinq personnes figurent les avionneurs Elixir Aircraft et Daher.
« L’objectif de ces travaux était d’atteindre une densité énergétique similaire à celle d’un système de carburant Avgas ou Jet A-1 classique, tout en tenant compte des contraintes liées au retrofit, à l’opérabilité et à la certification d’une solution de propulsion cryogénique à hydrogène », précise Damien Fauvet. , directeur général de Turbotech.
« Globalement, aucune difficulté n’a été signalée, les performances du moteur ont été jugées conformes à celles de la version kérosène et le système a même montré une opérabilité légèrement améliorée en H2 », précise Safran.
« En couplant notre technologie au système de stockage cryogénique d’Air Liquide, qui fournit la densité énergétique nécessaire aux applications aéronautiques, nous avons démontré qu’une solution complète de propulsion de haute technologie et sans émission de carbone en vol est possible et qu’elle peut être directement intégrée dans avions légers », ajoute Pierre-Alain Lambert, vice-président des programmes hydrogène de Safran.
Bien que le système présente une « compatibilité totale avec une intégration dans un avion », Safran prévient que tout processus de qualification et de certification « nécessiterait davantage d’efforts de développement et de tests ». Les objectifs du projet comprenaient le développement d’une méthodologie permettant la modernisation du groupe motopropulseur.
Une phase antérieure de BeautHyFuel en janvier 2024 utilisait de l’hydrogène gazeux plutôt que liquide pour effectuer la caractérisation initiale du moteur sur le site d’ArianeGroup à Vernon en France.
Le soutien à la recherche a été apporté par le gouvernement français à travers la DGAC de l’aviation civile dans le cadre de son programme de relance post-pandémique.