L’US Air Force (USAF) fait face à ce que le service appelle une « augmentation soudaine » des incidents impliquant des lasers ciblant des avions militaires en vol.
Les faisceaux lumineux ne sont pas utilisés à des fins d’espionnage et ne constituent pas non plus un système d’armes avancé d’une puissance adverse. Au lieu de cela, les lasers sont des appareils disponibles dans le commerce et utilisés pour des présentations en classe ou pour les loisirs.
L’USAF affirme que lorsqu’ils sont pointés vers un avion en vol, même les lasers commerciaux relativement faibles posent un risque important pour la sécurité, en particulier la nuit.
« L’effet d’un faisceau laser sur les pilotes est comme un flash d’appareil photo dans une voiture plongée dans le noir la nuit, entraînant une désorientation soudaine et une cécité temporaire », note le service. « Ce risque s’aggrave pendant les phases critiques du vol, pouvant entraîner la perte d’avions et d’équipages, mettant ainsi en péril des vies au sol. »
La branche chargée de l’application de la loi au sein de l’USAF – l’Office of Special Investigations (OSI) – note que ce que l’on appelle le « laser » est un crime en vertu de la loi américaine, passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et d’une amende pouvant atteindre 250 000 dollars.
Les régulateurs civils de la Federal Aviation Administration (FAA) ont déclaré en 2022 que l’agence était suivre une augmentation lors d’incidents d’éclairage laser non autorisés à travers les États-Unis, dans l’aviation civile et militaire. Quelque 9 500 frappes laser sur des avions ont été signalées à l’agence en 2022.
En 2021, la FAA a enregistré une augmentation de 41 % des rapports laser par rapport à l’année précédente.
En plus de créer un risque de vol, la FAA affirme que des pilotes ont signalé des blessures aux yeux liées au laser. Depuis 2010, 244 blessures liées au laser ont été signalées à la FAA.
« Ce ne sont pas des farces inoffensives », déclare l’OSI. « Il y a un risque de provoquer une déficience visuelle permanente. »
Malgré la gravité croissante du problème, l’application des règles anti-lasing constitue un défi pour les autorités civiles et militaires.
« Les inspecteurs de la sécurité aérienne de la FAA… sont souvent incapables de se rendre immédiatement sur les lieux d’un incident », explique l’agence.
La FAA note que le bilan en matière d’arrestation des contrevenants lors d’incidents de laser d’avion est médiocre, en grande partie à cause de l’incapacité à localiser les contrevenants.
La FAA et l’OSI de l’USAF exploitent des lignes de signalement en ligne où les incidents liés aux lasers peuvent être signalés.