Sikorsky est sur le point d’achever l’examen de conception préliminaire (PDR) de son démonstrateur à aile basculante Hex, alors qu’il commence également à construire un banc d’essai du système d’alimentation pour évaluer le groupe motopropulseur hybride-électrique de l’avion.
Igor Cherepinsky, directeur de l’unité Sikorsky Innovations, affirme que le démonstrateur Hex – dont les détails ont été dévoilés lors du salon HeliExpo en février – est « sur la bonne voie ».
Il dit que Sikorsky « s’approche du PDR pour le véhicule aérien – le système dynamique, les pales, vous savez, des choses comme ça ».
Entre-temps, le banc d’essai du système d’alimentation est en cours de construction sur le site de l’avionneur à Stratford, dans le Connecticut, la mise sous tension étant prévue d’ici la fin de l’année.
Composé d’un cadre en acier pour supporter les rotors, le moteur à turbine et d’autres pièces clés du système de propulsion, il permettra à l’entreprise de tester « le système hybride-électrique ».
De conception hybride série, il comprend un moteur CT7 du partenaire GE Aerospace couplé à un générateur produisant 1,2 MW d’énergie électrique. Des moteurs conçus par Sikorsky, une électronique de puissance et un système de gestion du véhicule – pour permettre la transition du vol stationnaire au vol en marche avant – complètent l’ensemble.
« Ce qui se passe après la mise sous tension dépend de nos résultats, mais nous avançons assez vite », explique Cherepinsky.
Le premier essai du système est prévu « dans le courant de l’année prochaine », a-t-il déclaré. Les essais débuteront probablement à Stratford avant que la plate-forme ne soit déplacée vers les installations de Sikorsky à West Palm Beach en Floride pour des essais supplémentaires au sol et en vol stationnaire.
Il précise toutefois que les « réserves habituelles » s’appliquent au calendrier des essais, ajoutant : « C’est notre première incursion dans un système hybride de très haute puissance, nous allons donc le rendre aussi rapide que possible sans rien faire de stupide. »
Sikorsky a l’intention de construire deux avions pour la campagne de démonstration, dont le premier suivra le banc d’essai « d’environ six à huit mois ».
Mais cela « dépend de nos découvertes sur le système d’alimentation », explique Cherepinsky, notant qu’il faut tester et faire mûrir suffisamment le groupe motopropulseur pour que « je sois suffisamment à l’aise pour le mettre dans, vous savez, un véhicule aérien de 9 000 livres (4 080 kg) pas bon marché et aller le faire voler. »
Sikorsky espère atteindre une autonomie supérieure à 500 nm (926 km) à grande vitesse avec le démonstrateur Hex, qui aura un poids maximal au décollage de 4 800 kg.
Hex fait partie d’une famille de concepts d’avions hybrides électriques développés par le pilier des giravions.
D’autres modèles comprennent un avion à décollage et atterrissage verticaux sans pilote et à aile soufflée par rotor, un plus grand avion à aile basculante et un hélicoptère conventionnel.
Le plus grand avion à aile basculante, destiné à des applications civiles ou militaires, s’appuie sur le concept Hex et « devrait être l’un des premiers produits candidats », explique Cherepinsky. Les activités de conception conceptuelle de l’avion sont terminées, ajoute-t-il.
« C’est un appareil à vol stationnaire vertical très efficace, mais aussi un avion assez rapide pour le transport de marchandises ou de personnes. »
Pendant ce temps, Sikorsky continue d’évaluer les architectures potentielles pour l’hélicoptère hybride-électrique « ultra-efficace et ultra-rentable ».
« Nous étudions activement s’il s’agit d’une turbine double, d’une turbine unique, où se trouvent les batteries, comment on pourrait certifier l’un de ces avions », dit-il.
« C’est ce que nous visons pour notre prochain cycle de produits ; ne vous attendez pas à ce que nous en parlions pendant des décennies, attendez-vous à avoir de nos nouvelles dans un an (avec) un engagement plus concret sur quelque chose ou autre. »
Mais l’avionneur réfléchit également à la manière d’adapter le système hybride-électrique pour équiper des hélicoptères en service tels que son bimoteur lourd S-92, que Cherepinsky qualifie de « formidable plate-forme pour l’application de la technologie hybride ».
Des kits de modernisation pour le S-92 sont en cours de développement, « cela apportera de nouvelles capacités » à l’hélicoptère, dit-il.
