L’un des aspects les plus notables de l’amélioration des performances financières dont Air France-KLM a bénéficié depuis la pandémie est la mesure dans laquelle Air France contribue aux résultats du groupe.
L’opérateur néerlandais KLM a surpassé sa plus grande compagnie sœur française en termes de marges bénéficiaires depuis le rapprochement des transporteurs. Comme le montre une diapositive de la journée des investisseurs Air France-KLM en 2019, KLM a déclaré une marge opérationnelle supérieure à celle d’Air France tout au long de la dernière décennie, l’écart de performance se creusant au cours de la seconde moitié de cette période.
Même en 2022, une année loin d’être facile pour KLM compte tenu des problèmes opérationnels de son aéroport d’Amsterdam Schiphol, la marge opérationnelle du transporteur néerlandais de 6,6 % était encore plus du double des 3 % d’Air France.
Cependant, les efforts visant à simplifier les activités, notamment en réduisant les complications liées aux coûts liés à une vaste flotte, et à un meilleur environnement de travail, ont permis à Air France de s’améliorer encore cette année.
Sur les neuf premiers mois de l’année 2023, la marge opérationnelle d’Air France-KLM atteint 7,8 %. Air France se situe notamment légèrement au-dessus de ce niveau à 7,9 %, tandis que KLM se situe en dessous avec une marge de 7,4 %.
Chiffre d’affaires (M€) | Résultat opérationnel (M€) | La marge d’exploitation | |
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Source : Air France-KLM | |||
Air France | 13 966 | 1 107 | 7,9% |
KLM | 9 058 | 668 | 7,4% |
Groupe Air France-KLM | 22 612 | 1 769 | 7,8% |
Air France-KLM a prévu une contribution de 700 millions d’euros (763 millions de dollars) de la part de chacun de ses transporteurs réseau dans le cadre de l’objectif plus large du groupe d’améliorer son bénéfice d’exploitation de 2 milliards d’euros au cours des cinq prochaines années et de générer une marge opérationnelle du groupe supérieure à 8. %.
« La raison pour laquelle chez Air France nous ne visons pas un objectif beaucoup plus élevé est que beaucoup a été fait chez Air France », a déclaré le directeur général du groupe Ben Smith, en dévoilant les nouveaux objectifs lors d’une journée des investisseurs le 14 décembre. « Oui, il reste encore beaucoup à faire, mais chez KLM, nous pensons que nous pouvons aller encore plus loin. Mais chez Air France, nous pourrions viser plus haut si nous n’avions pas fait autant jusqu’à présent.»
L’amélioration de la contribution de la compagnie nationale française devrait contribuer à apaiser ce qui a parfois semblé être une relation tendue entre les compagnies aériennes au fil des années.
« Je pense que lorsque les marges commencent à converger, cela contribue vraiment à la culture interne », déclare Smith. « Dans le passé, quand il y avait Air France, qui ne fonctionnait vraiment pas à son potentiel, et que KLM surperformait, il n’est pas si facile de faire travailler les équipes ensemble et de les aligner lorsque les résultats ne sont pas au même niveau. Donc ça aide vraiment.
Il est certain qu’une relative paix industrielle aide Air France. Quiconque a besoin de rappeler à quel point les relations de travail du transporteur français ont été difficiles dans le passé n’a qu’à rappeler la vue, en 2015, de deux dirigeants d’Air France s’enfuyant lors d’un affrontement en 2015, avec des travailleurs en colère leur arrachant leurs chemises.
L’un des signes d’une amélioration des relations de travail souligné par Smith est l’accord de 2020 avec le syndicat des pilotes d’Air France SNPL, qui a supprimé le plafond des opérations de la flotte de Transavia France. Cet accord lui a ouvert la voie à la prise en charge des vols intérieurs du transporteur en réseau. Smith note que deux accords précédents, dans le cadre desquels Transavia a pu exploiter d’abord 14 puis 40 avions, n’ont été conclus que dans un contexte de grève.
« Arriver à une (flotte) illimitée sans aucune action syndicale et un véritable alignement complet avec 80 % de ratification a été une grande victoire sur notre front », dit-il.
« Nous avons actuellement les niveaux d’engagement les plus élevés que nous ayons vus de la part de nos pilotes chez Air France », ajoute Smith.
« Quand je suis arrivé ici en 2018, je pense que la relation entre la direction et les pilotes d’Air France était probablement la pire du monde occidental, et je dirais qu’aujourd’hui, après 33 ans dans ce métier, je peux affirmer avec certitude que c’est la meilleure du monde. le monde.
« Je serais donc très surpris si nous constations un changement dans cette relation à moyen terme », dit-il. « Ce n’est pas quelque chose que nous tenons pour acquis, c’est quelque chose sur lequel nous déployons beaucoup d’efforts. Cela demande beaucoup d’efforts, mais nous sommes très bien alignés avec nos pilotes.