Walsh prévient que les problèmes de la chaîne d'approvisionnement de l'aviation pourraient durer encore cinq ans

Le directeur général de l’IATA, Willie Walsh, affirme que les problèmes de chaîne d’approvisionnement dans l’industrie aéronautique persisteront pendant encore cinq ans, provoquant la frustration des dirigeants des compagnies aériennes et retardant encore davantage une reprise complète après Covid-19.

Il a fait ces commentaires lors du Forum des dirigeants des compagnies aériennes ALTA à Nassau, aux Bahamas, le 29 octobre.

S’appuyant sur des discussions avec les dirigeants des compagnies aériennes lors de la réunion de l’ALTA de cette année, il affirme que le problème de la chaîne d’approvisionnement de l’industrie « ne s’aggrave probablement pas, mais il ne s’améliore pas ».

La grève des machinistes chez l’avionneur américain Boeing est le dernier coup dur lancé à la reprise post-pandémique de l’industrie.

« L’incertitude pose des défis aux compagnies aériennes qui tentent de planifier leurs programmes, leurs réseaux et leur croissance pour 2025 et 2026 », explique Walsh.

« Nous constatons une grande prudence de la part de l’industrie en termes d’ajout de capacité supplémentaire. Personne ne sait vraiment si les avions qu’ils ont commandés seront livrés et si les avions qu’ils ont en service, ils pourront les maintenir en service, en raison des problèmes persistants de la chaîne d’approvisionnement.

« L’industrie continue de s’adapter, mais cela prendra encore trois, quatre, voire cinq ans », ajoute-t-il.

Une autre cause de maux de tête pour les directeurs de compagnies aériennes pourrait être les nouvelles technologies qui ne sont pas suffisamment matures ou stables pour résister à des problèmes de démarrage, tels que les problèmes avec les moteurs à turboréacteur à double flux (GTF) de Pratt & Whitney.

« Avec les problèmes que nous avons constatés avec la fiabilité du moteur, cela suggère que nous avons peut-être poussé les choses un peu trop loin », déclare Walsh. « Nous ne disposons pas d’heures de vol auxquelles nous sommes habitués. »

« Le problème du GTF, je pense que personne ne l’avait prévu…. dans la mesure où les défis auxquels l’industrie est confrontée vont bien au-delà de tout ce qu’on aurait pu prévoir », ajoute-t-il.

À la mi-octobre, les compagnies aériennes du monde entier comptaient dans leur flotte 2 167 jets propulsés par GTF, la plupart étant des dérivés de l’A320neo, selon les données des flottes Cirium. Mais parmi ceux-ci, 687 avions – soit 32 % de la flotte – sont répertoriés comme étant entreposés, ce qui signifie qu’ils n’ont pas bougé depuis 30 jours. Les 1 480 avions restants étaient en service.

Le chiffre de 687 avions stockés a augmenté depuis août, lorsque 647 avions à réaction équipés de moteurs GTF ont été stockés.

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